La crise économique et le contexte de récession qui perdurent depuis 2008 n’ont cessé de renforcer les inégalités et de fragiliser les plus vulnérables. Tributaires des aléas de la vie des adultes, les enfants sont les premiers à subir la précarisation de la cellule familiale. Face à un chiffre alarmant – 3 millions d’enfants pauvres en France –, nous nous mobilisons plus que jamais auprès des familles pour rompre la spirale de l’exclusion dès le plus jeune âge.

En France, 1 enfant sur 5 est pauvre

Selon une étude de l’Insee1, 14,1 % des Français vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, avec environ 964 € par mois (60 % du revenu médian) et on assiste à une augmentation préoccupante du taux de grande pauvreté.

Cette dégradation des conditions de vie touche particulièrement les familles qui sont de plus en plus nombreuses à connaître des fins de mois difficiles – privations de consommation, difficultés liées au logement, retards de paiements… Certaines se retrouvent dans l’incapacité de répondre aux besoins matériels et éducatifs essentiels de leurs enfants et risquent, à terme, de s’installer dans une vulnérabilité durable.

Les enfants pauvres – 1 sur 5 en France – sont directement affectés par le stress et la souffrance de leurs parents lorsque ceux-ci sont confrontés au chômage ou à une baisse significative de leurs revenus. Alimentation, lieu de vie, santé, loisirs, temps passé avec les parents : la précarité investit tous les champs de l’existence et, de fait, influe fortement et durablement sur le bien-être des enfants.

Elle a ainsi un impact sur leur santé physique – carences alimentaires, retard dans l’accès aux soins… – mais aussi psychique : baisse des résultats scolaires, anxiété, sentiment d’insécurité et parfois honte de soi.  « L’allongement du temps de travail, le manque d’aide à la maison et l’abandon d’activités récréatives peuvent affaiblir les liens familiaux, ce qui perturbe les enfants à des étapes clés de leur développement intellectuel et affectif. »2

Au-delà du dénuement matériel, renfermement sur soi et exclusion sociale font donc souvent partie du lourd tribut payé par les enfants vivant dans des familles en situation de précarité.

1 enfant pauvre sur 4 vit avec un parent isolé sans emploi

Parmi les facteurs de risque de pauvreté des enfants figurent en première ligne la situation des parents face au marché de l’emploi, la configuration familiale (famille monoparentale, famille nombreuse) ainsi que le niveau d’études des parents.

En France, les enfants pauvres vivent plus souvent que les autres  avec un parent sans emploi ou en emploi précaire (CDD, intérim, emploi aidé). Ainsi 39 % des enfants pauvres vivent dans une famille dans laquelle aucun parent ne travaille (contre 3 %  des autres enfants) et 35 % des enfants pauvres habitent avec un seul parent, là où seuls 12 % des autres enfants vivent dans une famille monoparentale.

D’autre part le risque de pauvreté des enfants est d’autant plus élevé que le niveau d’études des parents est faible. Les enfants d’immigrés sont particulièrement exposés à un risque de pauvreté élevé : ainsi 43 % des enfants vivant dans un ménage dont le parent de référence est immigré sont pauvres (contre 15 % des autres enfants).

Enfin, le risque de pauvreté est également lié au nombre de frères et sœurs à la charge des parents vivant dans le foyer. On considère que le risque de pauvreté croît à partir du troisième enfant.

1 Vue d’ensemble – Inégalités de niveau de vie et pauvreté, Insee, 2013.

2 Bilan Innocenti 12, Centre de recherche Innocenti de l’Unicef, octobre 2014.

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