L’activité du Service de rétablissement des liens familiaux est étroitement liée aux événements internationaux. Les militaires et prisonniers de guerre font l’objet des premières interventions, puis très vite les civils, internés, séparés, dispersés…

Les origines

Ce service trouve ses origines durant la guerre franco-prussienne en 1870 et est particulièrement sollicité durant les conflits. En France, un service spécifique est créé en juin 1940 afin de répondre à l’inquiétude des familles et aux demandes qui affluent.

1944

En 1944 est créé le service des familles dispersées. En un an, 22.000 demandes ont été enregistrées, 45 % ont abouti.La Croix-Rouge française a également reçu et expédié plus de 5 millions de messages de 1941 à 1944 par courrier et par radio.Entre 1944 et 1945, 3 millions de messages ont également été expédiés pour les travailleurs en Allemagne (STO).

Jusqu’en 1959, l’essentiel des actions de recherche de la Croix-Rouge française se fait dans le cadre de sa présence en Allemagne auprès des alliés de la Seconde Guerre mondiale et consiste à mettre en relation les anciens prisonniers de guerre, internés civils et déportés avec leur famille.

1959 : Une création en France sur le modèle du CICR

La création d’un service sur le modèle de l’Agence centrale de recherches du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est alors décidée en France pour une action permanente. Son objet : les disparitions pour cause de guerre touchant des Français et les cas liés au regroupement familial ou répondant à une nécessité humaine ou sociale.Depuis 1959, presque 50 000 dossiers ont été traités. Chaque année, nous recevons environ 2000 demandes. Le résultat positif avoisine les 60 % dans les investigations.

Des recherches dans le cadre des grands conflits du XX ème siècle

L'Europe, est touchée par le conflit mondial qui a éclaté des milliers de familles, l’attention du service se porte surtout sur les disparitions...

1954-1962

Le conflit algérien : Les proches des harkis et des rapatriés font des recherches intensives jusqu’en 1964, et bien plus tard encore… Les démarches se compliquent avec le départ de l’armée française et de la Croix-Rouge française suite à la création du Croissant-Rouge algérien.Il arrive aussi que les changements de régime permettent d’intervenir pour des familles séparées depuis près de 50 ans. Ainsi, la fin de la dictature stalinienne en URSS permet à des personnes ayant fui la révolution de 1917 en Russie d’entamer des recherches pour renouer avec leurs parents.Les conflits ne se concentrent pas sur le territoire européen. Ils touchent le Moyen Orient, l’Afrique, le sud-est asiatique, et les demandes affluent…

1976

50% des nouveaux dossiers ouverts concernent les réfugiés du sud-est asiatique Laotiens, Cambodgiens, Vietnamiens, que la France a accepté d’accueillir. A l’époque, la Croix-Rouge française se charge des procédures d’accueil et d’intégration.

1975-1990

Les demandes prennent une ampleur exceptionnelle durant cette période.En un an, le nombre de fiches de signalement dressées a doublé, on en compte alors près de 35 000, constituant un fichier unique en France. Mis en place dès 1975, il permet, par recoupement des informations, le regroupement des familles, l’identification des mineurs isolés et leur placement, l’accueil et le traitement des dossiers des réfugiés au cas par cas.

Le début de la guerre au Liban augmente considérablement le nombre des demandes traitées.L’afflux de ces demandes ne s’atténue qu’à partir de 1982.

Recrudescence de l’appel au service de rétablissement des liens familiaux

La prolifération des conflits (Liban, Iran, Irak, Rwanda, Kosovo …), à partir des années 80, et l’internationalisation des interventions humanitaires, engendrent une forte recrudescence des activités du service.Les messages proviennent désormais d’une quarantaine de pays dans le monde !

Garant des droits et des avantages des familles, le service de RLF de la Croix-Rouge française a ouvert et traité depuis sa création plus de 50 000 dossiers.