Le 60ème anniversaire des conventions de Genève est l’occasion pour la Croix-Rouge française de souligner l’importance de l’application de ces traités et le rôle du Comité International de la Croix-Rouge pour la protection des populations en temps de guerre.

En 1949, les États se sont réunis à Genève pour examiner les Conventions de Genève existantes et ajouter une quatrième Convention consacrée à la protection des civils. Depuis lors, ces traités ont été complétés par trois Protocoles additionnels.

Les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels protègent les personnes qui ne prennent pas part aux hostilités (civils, personnels de santé et travailleurs humanitaires) ainsi que les personnes qui ont cessé de participer directement aux combats (militaires blessés, malades et naufragés, et prisonniers de guerre). Il y a soixante ans, les trois Conventions de Genève alors en vigueur ont été révisées et leur champ d’application a été élargi ; elles ont été complétées par une quatrième Convention visant spécifiquement à protéger les civils.

Les conventions de Genève ont indéniablement été une grande avancée pour tenter de limiter l’impact des guerres sur les populations les plus fragiles, mais la nature des conflits a évolué. Certains ont suggéré que les Conventions n'étaient plus adaptées au type de guerre contemporaine qui oppose les armées régulières aux groupes armés, à une époque où la plupart des conflits ont lieu au sein des États et non entre eux.

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en revanche, soutiennent que les règles sont toujours pertinentes et que les Conventions, ainsi que leurs Protocoles additionnels, continuent de fournir le meilleur cadre disponible pour protéger les civils et les personnes qui ne combattent plus.

Le problème majeur selon le chef de la division juridique du CICR, Knut Dörmann, c'est que "le droit n'est pas suffisamment respecté. Trop peu de personnes connaissent les Conventions de Genève, et un trop grand nombre de parties belligérantes les ignorent ou les bafouent".

Les Conventions sont l'élément le plus important du droit international humanitaire : Elles ont pour objectif non pas de mettre un terme aux conflits mais de limiter la barbarie des conflits armés.

Le CICR veille à ce que le droit international humanitaire soit adapté aux changements qui ont lieu dans les méthodes de guerre. En effet, la mission humanitaire du CICR découle des Conventions, qui la chargent de visiter les prisonniers, d'organiser les opérations de secours, de réunir les familles dispersées et de mener d'autres activités humanitaires similaires lors de conflits armés.

La mission des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, comme la Croix-Rouge française est, dans ce cadre, de promouvoir le Droit international humanitaire, de favoriser sa diffusion et de travailler aux rétablissements des liens familiaux entre personnes séparées du fait d’un conflit armé.