Visite d’Adriana Karembeu, Marraine de la Croix Rouge française en Ukraine auprès des équipes de la Croix-Rouge française et de la Croix-Rouge ukrainienne engagées dans la lutte contre le sida et la prise en charge des patients a domicile.

Sida, drogue et préjugés

Depuis septembre 2006, la Croix-Rouge française est engagée dans un programme de réduction des risques en Ukraine, aux côtés de la Croix-Rouge italienne et ukrainienne. Un programme très ciblé puisqu’il concerne les personnes atteintes par le virus du sida et les consommateurs de drogue par injection.

L’Ukraine est le pays d’Europe le plus touché par l’épidémie de sida par injection de drogue, premier mode de transmission du virus dans le pays. Depuis la chute du bloc communiste en 1991, la situation sanitaire et sociale est catastrophique : les hôpitaux se trouvent dans un état de délabrement total. A cela s’ajoute le poids de la religion qui crée une véritable chape de plomb sur les questions de sida, drogue, homosexualité, prostitution…

« L’Ukraine est très imprégnée de tabous, un peu comme en France dans les années 1980. Ici, les personnes atteintes par le VIH/sida sont considérées comme des pestiférées, par ignorance du sujet. Ici, les homosexuels, les toxicomanes, les prostituées, se cachent, parfois même de leurs proches. Ils s’isolent, souffrent de la répression. Donc, le travail de prévention ne peut se faire correctement », explique Jürgen Pletsch, chargé de la mission de suivi en Ukraine pour la Croix-Rouge française.

C’est donc avec une certaine audace que la Croix-Rouge ukrainienne s’est lancée dans le projet de réduction des risques de transmission du sida chez les toxicomanes, en septembre 2006, aux côtés de la Croix-Rouge italienne et française et des associations locales.

Un projet pilote, mené au départ à Kiev et Zaporizhzhya, puis étendu à deux autres villes, Melitopol et Chernivtsy, qui concerne aujourd’hui plus de 13.000 bénéficiaires.

C’est toute cette formidable action que nous fait découvrir Adriana

Au cours de sa mission en Ukraine, elle aura donc eu l’occasion :

  • D’être l’hôte d’honneur du défilé pour la lutte contre le Sida dans le cadre de la semaine ukrainienne de la mode.

  • Le défilé Sexy-Safety était organisé par la fondation Franchuk

  • De visiter les patients de la Croix Rouge ukrainiene à leur domicile

  • De visiter un centre de soins pour les personnes atteintes du SIDA

  • D’assister au goûter des enfants à l’Entresol : malades du sida, ou leurs parents sont eux mêmes malades. Ils sont pris en charge par les infirmières de la CR Ukrainienne, ils ont besoin de soins mais aussi de jouer, de rêver, de grandir normalement. Gouter, danses, cadeaux au programme

  • De visiter à domicile des patients de la Croix Rouge traité dans le cadre du programme

  • De discuter autour du thème de la prévention du VIH/Sida avec des étudiants de Kiev

Adriana participera ce vendredi soir 19 Mars à un dîner de charité au profit des projets « lutte contre le SIDA » de la Croix-Rouge

Plus d’informations sur le programme en 4 niveaux en Ukraine

Environ 3 500 personnes se rendent chaque mois sur les sites d’échange de seringues, fixes ou mobiles. Les personnes peuvent ainsi remplacer leurs seringues usagées contre des seringues neuves, se fournir en désinfectant, préservatifs ou médicaments de base.

Des infirmières Croix-Rouge et des travailleurs sociaux sont là pour les accueillir, les conseiller, leur prodiguer des soins de base, en toute confidentialité et confiance. Ces sites sont souvent des lieux refuges pour les toxicomanes.

Les soins à domicile ont également été développés pour compenser le manque de structures médicales adaptées pour les malades du sida. Des infirmières Croix-Rouge ont été formées spécifiquement à cette mission et assurent le suivi de 200 patients.

Une mission thérapeutique et sociale en même temps, car « elles sont souvent le seul lien avec l’extérieur pour ces patients qui se terrent chez eux, retranchés dans leur silence et souvent en situation de grande précarité », explique Jürgen Pletsch.

Les infirmières effectuent deux à trois visites par semaine. Elles participent ainsi, à travers les soins et les prescriptions médicales, à défaire les malades de leur culpabilité, à leur redonner confiance en eux.

Les personnes se voient également proposer, si elles le souhaitent, une orientation spécialisée vers une démarche sanitaire (dépistage, accès aux anti-rétroviraux, aux traitements de substitution, etc.) et sociale.

Le projet trilatéral a permis de co-financer par ailleurs des structures où sont donnés des traitements de substitution aux patients. Des médecins spécialistes, des infirmières, un psychologue et un travailleur social constituent l’équipe du centre sida de Zaporizhzhya.

Quarante personnes fréquentent régulièrement le centre.

En plus de formations régulières aux personnels médicaux et sociaux, la Croix-Rouge française se rend chaque mois sur place pour s’assurer de la bonne continuité du programme. Celui-ci a été prolongé jusqu’en mars 2011. Objectif : que la Croix-Rouge ukrainienne reprenne le projet à son compte et de façon autonome, qu’elle soit reconnue également par les autorités, pour son action en faveur des toxicomanes et malades du sida.