Ce mardi 2 juin, la France entre officiellement dans la deuxième phase du déconfinement. Si plusieurs mesures dévoilées par le Premier ministre jeudi 28 mai indiquent le retour progressif de certaines libertés, la prudence doit impérativement rester de mise. Trois questions au docteur Pascal Cassan, médecin conseiller national de la Croix-Rouge française.

Les indicateurs vont dans le bon sens, mais il convient de rester prudent. Quels sont les messages de prévention importants en cette deuxième phase du déconfinement ?

Les fondamentaux dans le domaine n’ont pas changé. Autrement dit, même si nous avons gagné un peu de liberté, il est indispensable de continuer à appliquer les mesures barrières. Distanciation physique (1 mètre à 1,50 mètre), port du masque, lavage des mains très régulier… Tout cela est plus que jamais d’actualité. En outre, les rassemblements demeurent interdits : pas plus de 10 personnes dans l’espace public. Le deuxième message important concerne le comportement à adopter si l’on présente les signes du Covid-19. L’objectif étant d’identifier les cas au plus vite pour diminuer la contagiosité, si l’on ressent les symptômes de la maladie (toux, fièvre, perte du goût, de l’odorat…), il faut contacter son médecin traitant, qui prescrira un test par prélèvement nasal et invitera le patient à rester chez lui 48 heures dans l’attente des résultats.

Le médecin pourra-t-il demander au patient de prévenir les personnes avec lesquelles il a eu un contact rapproché ?

En effet, le médecin peut suggérer au patient d’identifier les personnes avec lesquelles il a été en contact rapproché (c’est-à-dire à moins d’1 mètre 50 pendant plus de 15 minutes) dans les deux ou trois jours précédant l’apparition des symptômes. Si ces derniers sont d’accord, ils peuvent également se faire tester. Les indications des prélèvements nasaux ont été élargies afin de pouvoir rechercher immédiatement les « personnes contacts »… et de limiter ainsi les risques d’une deuxième vague de l’épidémie. Ces prélèvements sont désormais remboursés à 100% par la Sécurité sociale.

Alors que l’été approche, que savons-nous de la circulation du virus dans l’eau de mer ? Dans les piscines ?

Il est peu probable que le virus se promène dans l’eau de mer mais aucune recherche n’a encore été réalisée sur ce sujet. Le problème pourrait exister si l’on se trouve dans une zone où sont déversées des eaux usées, qui pourraient contenir des débris de virus. En tout cas, ce que l’on sait de source sûre, c’est que le virus se transmet par les gouttelettes émises en parlant : il faut donc éviter d’aller se baigner en groupe, de sauter dans les vagues en criant au risque de postillonner sur ses voisins. En outre, lorsque les obligations de « plages dynamiques » auront été levées, il sera nécessaire de respecter les mesures de distanciation physique sur la plage, et de ne pas coller sa serviette à celle des autres… Enfin, en ce qui concerne les piscines, il est certain que la javel et le chlore endommagent le virus et que le risque est faible de le voir circuler dans cet environnement. Là aussi, c’est la question de la distanciation qui pose des difficultés, notamment pour les douches et les vestiaires. Dans les piscines qui ont rouvert leurs portes, le principe de sécurité est donc appliqué et le nombre de places limité.

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