Ce traité interdit expressément et catégoriquement d’employer, de menacer d’employer, de mettre au point, de produire, de mettre à l’essai et de stocker des armes nucléaires.

Vendredi 22 janvier 2021 est une date historique ! Elle marque l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, premier instrument de droit international humanitaire visant à remédier aux conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation et de la mise à l’essai d’armes nucléaires.

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge salue l’entrée en vigueur, 22 janvier 2021, du premier instrument de droit international humanitaire contenant des dispositions visant à remédier aux conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation et de la mise à l’essai d’armes nucléaires.

Ce traité interdit expressément et catégoriquement d’employer, de menacer d’employer, de mettre au point, de produire, de mettre à l’essai et de stocker des armes nucléaires. Il fait en outre obligation aux États parties de ne jamais aider, encourager ou inciter quiconque, de quelque manière que ce soit, à se livrer à l’une ou l’autre des activités qu’il interdit. Il affirme ainsi avec force que les armes nucléaires sont non seulement inacceptables d’un point de vue moral mais également illégales au regard du droit international humanitaire.

Véritable victoire pour l’humanité, il fait obligation aux États d’aider les personnes victimes de l’utilisation ou de la mise à l’essai d’armes nucléaires ainsi que d’assainir les zones contaminées. Ainsi, il exige des États parties qu’ils fournissent une assistance, notamment des soins médicaux, une réadaptation et un soutien psychologique, à toutes les victimes présentes sur leur territoire sans discrimination, qu’ils veillent à leur insertion sociale et économique et qu’ils assainissent les zones contaminées par suite de l’utilisation ou de la mise à l’essai d’armes nucléaires. À ce titre, le Traité marque un tournant en faveur d’une atténuation effective des effets à long terme de ces armes de destruction massive et réoriente le débat, d’ordinaire dominé par le point de vue des États détenteurs d’armes nucléaires, sur les armes elles-mêmes et leurs conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire.

Cette nouvelle norme du droit international humanitaire et du droit du désarmement, applicable à l’échelle mondiale, pose des jalons en vue de l’élimination des armes nucléaires et constitue une avancée concrète vers la mise en œuvre pleine et entière des obligations existantes en matière de désarmement nucléaire, en particulier celles fixées par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui reste la pierre angulaire de la lutte pour la non-prolifération et le désarmement.

« L’entrée en vigueur de cet instrument du droit international humanitaire vient à point nommé nous rappeler qu’en dépit des tensions mondiales actuelles, nous pouvons nous prémunir contre les plus graves dangers en agissant ensemble, dans le véritable esprit du multilatéralisme. C’est précisément cette capacité à unir nos efforts et à coordonner notre action de manière efficace qu’il nous faut mobiliser face aux autres périls qui menacent aujourd’hui l’humanité », a souligné Francesco Rocca, président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Comme l’a révélé la pandémie de Covid-19, nos systèmes de santé publique ne sont pas équipés pour les crises de grande ampleur et ces derniers ne seraient pas en capacité de faire face aux conséquences sanitaires dramatiques qu’entraînerait une explosion nucléaire. La communauté internationale ne serait pas davantage capable d’apporter une assistance à la mesure des destructions et des souffrances incommensurables qui en résulteraient.

Ce à quoi nous ne pouvons nous préparer, nous devons l’empêcher !

Retrouvez le témoignage de Shomohira