Après l’incendie dévastateur du camp de La Linière à Grande-Synthe (Nord) lundi soir, environ 750 personnes ont été accueillies sur trois sites d’hébergement d’urgence, en attendant de trouver des solutions pour chacune d’entre elles. 

Depuis lundi soir, la Croix-Rouge française et les associations mobilisées jusqu’alors sur le camp de La Linière à Grande-Synthe (59) sont présentes aux côtés des migrants évacués d’urgence. Des gymnases ont été transformés en centres d’hébergement d’urgence pour environ 750 personnes, en attendant mieux.

L’équipe de la délégation territoriale du Nord assure une présence de nuit dans le gymnase Victor Hugo où se trouvent plus de 300 personnes, totalement démunies. La plupart ont perdu le peu qui leur restait, leur abri ayant été réduit en cendres. « Les personnes sont fatiguées, voire épuisées physiquement et moralement, explique Manon Mazenod, coordinatrice des activités de soutien psychologique de la Butterfly House. Leur fatigue est accentuée par les conditions précaires dans lesquelles elles se retrouvent aujourd’hui. Certaines ont peur, se questionnent sur ce qui va advenir d’elles.»

Le soutien psychologique est donc l’une des activités essentielles à mener durant cette phase de crise. La Croix-Rouge française a également mobilisé très vite ses équipes de Rétablissement des liens familiaux (RLF) afin de s’assurer que des familles n’avaient pas été séparées après l’incendie du camp et leur permettre, par ailleurs, de prendre contact avec leurs familles qui ont sans doute entendu parler des événements.

Dans l’attente de solutions d’hébergement plus dignes, les associations tentent de répondre aux besoins les plus pressants et se répartissent les tâches : distribution d’aide alimentaire, de couvertures, de vêtements, d’eau, de médicaments… Des médecins se chargent des soins ou de la bobologie.

De nombreux enfants sont présents, affichant une résilience étonnante. Des livres, des jeux, des coloriages ont été rapatriés de la Butterfly House, maison d’activités psychosociales de la Croix-Rouge française située dans le camp de La Linière et miraculeusement épargnée par les flammes. Très vite, les enfants s’en sont emparés, semblant étrangers aux inquiétudes des adultes. Parmi les visages tendus et harassés autour d’eux, il y a ces sourires, innocents et touchants. 

Par Géraldine Drot.

Crédit photo : Pascal Bachelet