La Croix-Rouge japonaise a entamé le processus de reconstruction et de réhabilitation, après un mois d’action continue sur le terrain. Un mois d’un travail titanesque au vu des dégâts subis par l’archipel et du nombre de personnes sinistrées.

Un bilan très détaillé des actions menées et des programmes à venir a pu être effectué au cours d’une conférence téléphonique, le 11 avril, entre des représentants de la Croix-Rouge nippone et de différentes sociétés nationales Croix-Rouge et Croissant-Rouge qui la soutiennent.

Un mois s'est écoulé depuis le désastre, et la situation est maintenant passée des secours d’urgence à la phase de réhabilitation primaire. Si les besoins fondamentaux sont satisfaits par les nombreux acteurs présents sur le terrain, au premier rang desquels la Croix-Rouge japonaise, toujours très impliquée. Car au moment où le nombre total de décès et de disparus atteint la barre des 30.000, quelque 150.000 personnes vivent toujours dans 2.194 centres d'évacuation, où les conditions de vie restent difficiles.

Sur les 579 équipes médicales mobilisées durant les premières semaines qui ont suivi le tsunami, soit 3.000 personnes, 163 équipes sont encore sur le terrain.

Le début d’une longue et difficile relève

Les 36 premières maisons préfabriquées ont été achevées il y a peu. De son côté, la Croix-Rouge japonaise a imaginé le pack « 6 items » et compte en équiper les 70.000 maisons que prévoit de construire le gouvernement. Ce pack se compose d’un réfrigérateur, d’un lave-linge, d’un autocuiseur, d’une télévision, d’une bouilloire électrique et d’un four à micro-ondes. Ce projet coûte environ 160 millions de dollars (111 millions d’euros). On estime également qu’il faudra un an pour achever la construction des 70 000 maisons préfabriquées programmées.

En outre, la Croix-Rouge japonaise a offert des véhicules aux différentes préfectures touchées par la catastrophe. Il s’agit notamment de soutenir les institutions de protection sociale dont le parc automobile a été détruit par le tsunami, pour continuer à assister au mieux les sinistrés. Dans cette optique, la Croix-Rouge japonaise explore également avec le gouvernement local la possibilité de construire des hôpitaux, cliniques et établissements de protection sociale préfabriqués - ces services n’étant plus opérationnels depuis la catastrophe.

De plus, la phase d’urgence étant terminée, la Croix-Rouge nippone a pu effectuer une mise à jour fonctionnelle de ses hôpitaux dans les zones sinistrées, qui ont joué un rôle essentiel depuis le 11 mars.

Utilisation des dons

Au 11 avril, la Croix-Rouge japonaise avait récolté 1,4 milliards de dollars (972 millions d’euros) de la population japonaise. Dans le même temps, le montant des fonds provenant des Sociétés nationales Croix-Rouge et Croissant-Rouge était d'environ 300 millions de dollars (208 millions d’euros).Pour gérer des dons en provenance du monde entier et les reverser à quelque 200.000 familles sinistrées, une commission spéciale de versement des subventions a été créée.

Pour l’instant, la Croix-Rouge japonaise a transféré plus de 800 millions de dollars (555 millions d’euros) à cette commission. Elle souhaite utiliser les contributions des Sociétés nationales pour mettre en place les premiers projets de réhabilitation (relogement de la population, reconstruction des maisons endommagées, etc.). Dans la phase d'urgence, 30 millions de dollars avaient été utilisés. La phase de relèvement pourrait quant à elle durer 2 ou 3 ans et sera, de fait, beaucoup plus coûteuse. C’est pourquoi la Croix-Rouge japonaise a indiqué qu’elle continuerait la collecte de fonds nationale jusqu'à la fin du mois de septembre. Elle demande également aux différentes Sociétés nationales de maintenir leur appel à dons, autant que possible, dans leurs pays respectifs.

Au final, si le montant des fonds recueillis dépasse le budget total des projets identifiés, l’excédent sera donné à la commission de versement des subventions et sera reversé aux bénéficiaires, par l’intermédiaire des préfectures et des municipalités.Il faut garder à l’esprit qu'en raison du très grand nombre des familles touchées, la répartition des dons pour chaque famille sera relativement faible par rapport aux pertes matérielles qu’elles ont subi. Pourtant, ces allocations leur fourniront un soutien essentiel dans la reconstruction de leurs vies.