C’est un phénomène d’une rare intensité qui a ravagé le Sud-est entre Mandelieu-La Napoule et Nice, dans la nuit de samedi à dimanche dernier. En quelques heures, il est tombé l’équivalent de deux mois de pluie par endroits. Une cinquantaine de bénévoles de la Croix-Rouge française est mobilisée non-stop auprès des sinistrés.

Le front orageux a d’abord traversé le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône avant de se décaler vers l’est et de s’abattre sur les Alpes-Maritimes. S’agissant d’un orage stationnaire, des trombes d’eau se sont abattues durant des heures sur le même secteur, sur un axe allant de Mandelieu-La Napoule jusqu’à Nice, le long du littoral. Il est ainsi tombé 180 mm d’eau à Cannes, 159 mm à Mandelieu-La Napoule, 100 mm à Valbonne. Les images d’apocalypse tournant en boucle sur toutes les chaînes de télévision attestent de la violence du phénomène, qui n’est pas sans rappeler les intempéries meurtrières de Draguignan ou de La Londe-Les Maures, dans le Var,  en juin 2010 et en novembre 2014.  Là encore, le bilan est lourd : 20 morts. Mandelieu est la ville la plus endeuillée ; huit personnes y sont décédées, dont sept piégées dans les garages de leur résidence.

Une nuit en enfer

Durant des heures, les secours ont procédé à l’évacuation des habitants. Une partie d’entre eux a passé la nuit dans des centres d’hébergement improvisés, notamment à Biot où 80 personnes ont été accueillies dans une salle communale. Sept bénévoles de la Croix-Rouge sont restés près d’elles, tandis qu’une autre équipe était mobilisée en soutien des équipes de nuit d’une maison de retraite. Plusieurs centres d’hébergement d’urgence ont été installés dans les communes touchées.

A Nice, par exemple, il a fallu héberger environ 300 personnes venues assister au concert de Johnny Halliday, qui se sont retrouvées dans l’impossibilité de rentrer chez elles à cause des routes impraticables. En outre, la Croix-Rouge française a pris en charge des voyageurs en gare de Marseille, plusieurs trains à destination du Var et des Alpes-Maritimes étant bloqués. Quelques heures plus tard, le dimanche matin, la plupart des sinistrés rejoignait son domicile ou trouvait refuge chez des proches ou des voisins. Le laborieux travail de nettoyage des maisons et des rues boueuses pouvait commencer…

Après la peur, l’état des lieux

Six départements (04, 05, 13, 30, 83, 84) ont été placés en pré-alerte dès dimanche pour mettre des effectifs à disposition en cas de besoin de renforts, principalement  pour les opérations « Coup de main coup de cœur ». La cinquantaine de bénévoles mobilisée sur le terrain depuis samedi soir participe également aux distributions d’aides de première urgence : eau, nourriture, vêtements. Des évaluations des besoins se poursuivent et un appel à dons est lancé au niveau national pour soutenir les personnes sinistrées.

Géraldine Drot