Le week-end du 14 et 15 juin dernier, l’unité locale de Meaux a participé au meeting « la Fête aérienne du Centenaire Marne 14-18 » à l’aérodrome de Meaux-Esbly (77). Une manière de fêter cet événement avec le plus grand nombre de personnes et de permettre à de nombreux bénévoles de faire leur baptême de l’air en ULM.

La Croix-Rouge française était présente à ce meeting aérien à double titre : d’une part pour assurer la sécurité du public conformément au souhait des organisateurs, ce qui a conduit à la mise en place de trois postes de secours sur l’ensemble de l’aérodrome durant ce week-end, et d’autre part par la participation de l’unité locale de Meaux en tant qu’acteur de la Grande Guerre. Les visiteurs de ce meeting aérien ont ainsi pu découvrir l’exposition qui retrace l’histoire de la Croix-Rouge française durant cette période 14-18. « Une manière de mieux se faire connaitre sur le territoire, tout en participant à cette fête populaire qui célèbre le centenaire de la première guerre mondiale », explique Pascal Courtier, président de l’unité locale de Meaux. 

Un plongeon dans l’histoire

La Croix-Rouge française (alors SSBM - Société de secours aux blessés militaires) apparait pour la première fois à Meaux en 1870, lors de la guerre contre la Prusse. Le Docteur Houzelot fonde un comité pour venir en aide aux soldats blessés. Dissous après le retour à la paix, il est reconstitué définitivement en 1898 par le conseiller municipal Charles Cellier. Durant la Grande Guerre, sous la présidence d’Hippolyte Pérard, le comité ouvre dès le 2 août 1914 l’hôpital auxiliaire n°21, dont les locaux peuvent accueillir 170 blessés, répartis entre l’Institut de jeunes filles (rue Tronchon) et l’hôtel particulier mis à disposition par le comte de Villeboisnet (boulevard Jean Rose). Une infirmerie est également organisée à la gare pour ravitailler et soigner les militaires de passage, les convois sanitaires, mais aussi les réfugiés. Ces structures font partie des 1 480 hôpitaux auxiliaires et 89 infirmeries de gare officiellement habilités en 1914-1918 à recevoir des soldats blessés par le Service de santé de l’armée, dont la Croix-Rouge française est auxiliaire depuis 1878.

Passionnés de la Croix-Rouge où ils furent bénévoles, et d’histoire, François Gagnepain et Guy Hallé ont exposé leurs collections privées sur l’aérodrome de Meaux-Esbly. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir des objets utilisés par les infirmiers et brancardiers de l’époque de la Grande Guerre, un brancard ou encore un appareil de réanimation. Une exposition de cartes postales d’époque montre les conditions difficiles dans lesquelles les soignants intervenaient, ainsi que leur ingéniosité face aux difficultés. Ils fabriquaient par exemple des brancards avec deux vélos placés en parallèle, un fusil au centre et une couverture par-dessus pour coucher le blessé. Le matériel évolue ainsi au fil du temps et des épreuves. A travers ces photographies, on apprend que les pertes du service de santé de première ligne furent très élevées, juste derrière les pertes de l’infanterie. Ce qui n’a rien d’étonnant puisque les postes de secours avancés se trouvaient à proximité des tranchées. 

Et un vol dans les airs

Ce week-end de festivités a permis d’inviter les bénévoles de tout le département à assister à cet événement aérien et de réaliser, pour certains d’entre eux, un baptême de l’air à bord de l’ULM de la Croix-Rouge française. Depuis 2011, l'opération Arc en Ciel fait voler partout en France des personnes en situation de handicap. L’équipe bénévole d’aviation mobile est dirigée par Joël Soler, directeur de l’ESAT de Meaux. Pour célébrer les 150 ans de la Croix-Rouge française, ce dernier s’est fixé comme objectif d’effectuer 150 baptêmes sur l’année.  « C’est l’opportunité pour nous de mieux faire connaitre ce projet et les membres de cette équipe aux autres bénévoles du département. A travers ces baptêmes, nous les remercions de leur engagement auprès de la Croix-Rouge française », commente Pascal Courtier, président de l’unité locale de Meaux. Monique Chapon, bénévole au Samu social de Meaux, a été l’une des premières à monter à bord de l’ULM : « C’était super ! Depuis cinq ans, je suis bénévole et je ne demande rien en retour, mais c’est vrai que c’est valorisant de nous proposer ce baptême ; c’est une façon de nous dire merci plutôt agréable et originale. » Comme elle, trente bénévoles ont fait leur baptême de l’air durant ce week-end.

Nathalie Auphant - Photos : Yann Le Borgne