Cyril est chargé de faire « en sorte que le CTE de Macenta fonctionne bien ». Il supervise des agents techniques dans la zone « bas risque » : des chlorateurs veillent à l’alimentation en eau chlorée, des lavandières nettoient les bottes ou les tabliers, des électriciens entretiennent les installations.

« Je m’occupe de toutes les équipes qui ne gèrent pas Ebola », explique-t-il modestement. La réalité est toute différente. Son travail est aussi essentiel que celui de son homologue intervenant dans la zone à haut risque ou celui des équipes médicales. Car pour que le CTE fonctionne, les infrastructures doivent être fonctionnelles et garantir la bio-sécurité. Pour sa première mission à l’étranger, Cyril a commencé par gérer le quotidien en s’efforçant de « réaliser les aménagements nécessaires, comme l’extension des canaux de drainage des eaux usées », puis, dans un second temps, en « recrutant les bons profils pour superviser les équipes sous contrat et les journaliers ». Interrogé sur la difficulté de la mission, il explique : « il faut apprendre à gérer sa fatigue, à raison de journées de douze heures ! ».

Cyril a installé son bureau parmi la réserve d’eau chlorée - 18 000 litres répartis en six citernes. Au centre de la zone à bas risque, légèrement en hauteur, il garde un œil sur le déroulement des opérations de maintenance, mais il est surtout aux côtés de ses équipes, pour répondre à toute question ou donner un conseil quand cela est nécessaire. « Ebola, on n’en parle pas beaucoup entre nous. On oublie même parfois le contexte, excepté lorsque nos collègues guinéens nous racontent que leurs familles ont été victimes du virus. Cela me rappelle où je suis et surtout, pourquoi nous luttons tous ensemble contre cette épidémie, chacun dans notre rôle respectif ».

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