Témoignage de Salia Sanogo

«Ces derniers temps, la durée de séjour des migrants a augmenté et certains restent jusqu’à trois mois dans la ville avant de reprendre la route. Les sites de regroupement, plus précaires et mobiles, accueillent ces populations, composées d’une majorité d’hommes, mais aussi de femmes et d’enfants, dans des conditions de promiscuité et d’hygiène désastreuses. La répression des passeurs a eu par ailleurs deux conséquences majeures : la flambée du prix de la traversée et le passage par des voies plus longues et dangereuses, entre l’immensité du désert et celle des montagnes de l’Aïr.

Aujourd’hui, nous recevons en consultation des migrants souffrant de graves traumatismes liés aux accidents sur la route (brûlures au troisième degré, fractures multiples, etc.) ou psychologiques, générés par leur situation. Au-delà des problématiques auxquelles sont confrontés les migrants, les populations hôtes, font également face à des problématiques sanitaires et sociales majeures, avec un accès limité aux services de base et notamment aux soins de santé primaires.

Notre stratégie d’intervention prend donc en compte la nécessité d’un renforcement des systèmes de santé dans l’ensemble de la région d’Agadez. »