« Porter secours » ça vous tente ? Aider les autres, être là, pour eux, présents lors de temps forts, qu’ils soient festifs ou critiques. Ça vous dirait bien mais, avouez-le, cela vous semble un peu obscur, compliqué, technique… - réservé à des pros qui auraient du temps, en somme.

Erreur ! La réalité du secourisme est bien loin des clichés nés des films et des séries télé. Écoutez plutôt ce qu’en disent nos volontaires, engagés sur le terrain. Patrick, Luna et les autres vous racontent tout, ou presque.

Photos ©Alex Bonnemaison

Oubliez vos idées reçues !

Il faut être étudiant ou professionnel de santé pour avoir toutes les compétences nécessaires ? Et ne pas avoir peur du sang et des piqûres ?

Quand vous pensez « secourisme », vous songez immédiatement branle-bas de combat -  vous imaginez des blouses blanches suturant des plaies, seringue à la main, dans une ambiance de stress intense. Eh bien non ! Pas besoin d’être médecin ou kiné pour être secouriste bénévole. Tout simplement car ce n’est pas votre rôle.

Patrick, responsable de notre département secours, vous le dit tout net : « On ne donne pas de médicaments. On ne fait aucun acte invasif type perfusion ou piqûre. D’ailleurs, on n’en a pas le droit - c'est, justement, le rôle des professionnels de santé, avec qui on travaille ».

« Dans l’imaginaire des gens, les secouristes sont là pour sauver des vies. Alors oui, ça nous arrive, et ça nous motive ! Mais les urgences vitales sont rares, et heureusement. Bref, pas de panique – être secouriste, c’est avant tout être présent, pour soutenir, soulager, physiquement comme psychologiquement. D’ailleurs, les professionnels de santé représentent à peine 12% de nos bénévoles secouristes  ».

Élodie, la vingtaine, opine. « Oui, on peut avoir à réaliser quelques gestes techniques – dont un qui impressionne tout le monde, le massage cardiaque. On manipule aussi un peu de matériel médical : des compresses, un tensiomètre, un thermomètre… Et c’est normal d’avoir la trouille. Mais tout ça s’apprend ! En fait, être secouriste, c’est ouvert à tous, quel que soit notre niveau d’étude ou ce qu’on fait dans la vie. »

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La formation justement, ça doit être super long, non ? Et ça doit coûter cher !

Et bien non, vous avez tout faux !

Ce n’est pas cher mais… gratuit ! Patrick confirme : « C’est nous qui prenons tout en charge financièrement quand vous devenez bénévole chez nous. Formation aux Premiers Secours en Equipe 1(PSE1) vous permettant d’être secouriste, ou de niveau 2 (PSE2), offrant la possibilité d’être équipier secouriste et donc en binôme sur des dispositifs. C’est gratuit - et sans contrepartie à part celle d’avoir envie de s’engager comme bénévole secouriste. Même chose si vous n’êtes pas contre suivre la formation "tout en un" – le PSE global, associant les deux niveaux. »

Et non, ce n’est pas” super long” !  Si vous avez un brin de temps, même le PSE global est faisable assez rapidement. La formation est composée de deux phases : une en distanciel de 21 heures en moyenne, permettant d’acquérir les savoirs de base, et une en présentiel de six jours, tournée vers la pratique pour être en capacité d’agir sur le terrain.

Et on y apprend quoi ? « Et bien tous les gestes de secours techniques - massage cardiaque, position latérale de sécurité, pose d’une attelle, brancardage… tous les gestes qui finalement permettent de préserver la vie d’une personne. Mais aussi, et avant tout, à avoir une posture de secouriste, parce qu’en intervention au domicile d’une personne ou sur un poste de secours, on est d’abord là pour prendre en charge une personne. C’est ça l’essentiel », explique Marine, qui sort de formation. « On a six jours pour s’entraîner, car on a tous des points faibles et des points forts, des peurs, des phobies. Et on apprend en s’entraidant, en équipe”, ajoute Idrissa qui s’est formé avec elle. 

Tentés ? Nous organisons des sessions sur tout le territoire, y compris pendant les vacances scolaires et les week-ends. Et on a un numéro dédié, pour répondre à vos premières questions et vous orienter vers une de nos unités locales.

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Tentant. Mais… je suis trop jeune pour être bénévole secouriste non ? Et puis je suis une femme – il y en a d’autres, à part Adriana Karembeu ?!

Nouvelle erreur ! Etre bénévole secouriste c’est possible dès 16 ans ! Les 16-30 ans forment d’ailleurs le gros de nos troupes - 38% pour être précis. Comme Luna, 19 ans, étudiante en droit, qui s’est engagée il y a trois ans, et qui dit toute l’intensité de cet engagement, quand on est jeune : « le matin quand j’enfile mon uniforme, je sais que je vais apprendre. Je ne sais pas comment, je ne sais pas quoi, mais je sais que… je vais grandir. Parce qu’être bénévole secouriste, c’est donner, parce qu’on a envie de donner. Mais c’est recevoir aussi, et tellement. »

Et figurez-vous qu’il n’y a pas d’âge limite non plus ! Bénévole secouriste c’est possible à 16 ans mais à 72 ans aussi. Pas besoin d’avoir la condition physique d’un sportif de haut niveau. D’ailleurs, si vous n’avez pas, ou plus la force de courir quelques kilomètres la main sur un brancard, pas de panique -  vous serez présents pour aider autrement !

Eh oui, les femmes sont tout aussi aptes que les hommes à s’engager ! Vous ne serez pas seules avec Adriana – figurez-vous que 49% de nos bénévoles secouristes…. sont des femmes !

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Les secouristes sont des gens qui courent sur la plage comme dans Alerte à Malibu – bronzés, musclés et sachant tout gérer seuls.

Que nenni ! Bronzés et musclés si vous voulez, mais ce n’est pas la peine. Mais surtout, n’ayez pas peur : vous ne serez jamais seuls, livrés à vous-mêmes ! « Quel que soit l’intervention, on est toujours en équipe - à deux minimum, et encore, à deux, c’est sur un "tout petit" événement, on a toujours quelqu’un pour nous épauler  et le médecin du SAMU au bout du fil.», Patrick est formel.

C’est d’ailleurs là l’une des forces et des richesses de l’engagement : être bénévole secouriste, c’est, vraiment, faire partie d’une équipe. Rencontrer de nouvelles personnes, faire l’expérience de la solidarité… Essentiel pour porter secours. Et un sacré plus pour chacun !

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Moi, je voudrais bien être secouriste, mais j'habite dans un trou perdu.

Rassurez-vous ! Pas besoin d’habiter en Ile de France ou une grande ville  pour s’engager. Depuis la Creuse ou l’Yonne, c’est possible aussi, nous ne sommes jamais très loin. Vous ne serez pas seuls - nos bénévoles secouristes, répartis dans plus de 500 unités locales menant des activités de secours, sont présents dans toute la France. Et en Outre-mer aussi, ne l’oubliez pas !

Mais je ne vais plus avoir de week-ends – secouriste, ça demande un temps fouEt en plus, ça doit être épuisant !

Là encore, idée reçue ! « Ce n’est plus comme avant - quand on devait être disponible pour un week-end complet ou une soirée à rallonge », rassure Patrick. Si ça vous dit, banco. Mais ce n’est pas toujours nécessaire. « Si vous n’êtes disponible que deux heures, eh bien pas de soucis, vous le dites. D’ailleurs, le plus souvent, lorsqu’une unité locale se mobilise, son responsable détaille sur Intranet quels sont les besoins, et chacun s’inscrit selon ses possibilités. Ni plus, ni moins. »

Et une fois sur le terrain, est-ce vraiment la course ? Réponse de Normand : ça dépend des fois ! On peut ne pas arrêter, oui. Mais on peut aussi avoir à gérer l’attente autour d’un café avec les copains. Et tant mieux, vous dirait Luna : « Quand je débute ma journée  je ne sais pas à quoi m’attendre, et c’est vraiment pour ça que je le fais. Je sais que je ferai peut-être une garde blanche, et que là j’apprendrai la patience, et que j’expérimenterai la cohésion d’équipe. Ou que je ferai au contraire peut-être plein d’interventions et que j’apprendrai autre chose à ce moment-là ! »

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Mais au fait, concrètement, à part sur le marathon de Paris, on intervient quand ?

Alors là, c’est un peu compliqué à résumer en deux mots tant c’est varié !

Des postes de secours, on en monte un peu partout, lors du marathon de Paris oui, mais aussi pour celui de la Rochelle ou de Montauban. Pour le concert de Damso, ou Madonna, mais aussi pour un petit bal de village  car - vous êtes d’accord avec nous - on est là pour porter secours à tous, et pas qu’aux grands événements. C’est aussi pour ça qu’on est présent pour la braderie de Lille comme pour la fête locale d’un petit village. Là aussi pour… la transhumance des chevaux Henson en baie de Somme, veillée par nos secouristes en Jeep tout terrain.  Et qu’on sera là, encore, à la coupe du monde de rugby et pendant l’été 2024 avec son grand rendez-vous sportif planétaire attendu par tous, mais aussi au match de foot amical. L’avantage : il y a toujours un poste qui vous correspondra !

Dans certains départements, notamment en Ile-de-France mais aussi à Toulouse, être secouriste c’est aussi pouvoir faire partie d’un  « réseau de secours »  intervenant en renfort du Samu ou des pompiers, pour un malaise, un accident, une chute… dans la rue ou à domicile.

Et puis il y a tous les imprévus d’ampleur – ces crises sur lesquelles, en tant que secouristes, vous pourrez être appelés à répondre présents, en urgence. Crise Covid, inondations, feux de forêts, cyclone… Autant de moments majeurs où, comme secouriste, on est paré à agir – pour prendre en charge les victimes, les écouter, les orienter, monter un centre d’accueil ou d’hébergement d’urgence…

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Secouriste, ça me tente bien. Mais le dérèglement climatique, la justice sociale… ça me parle aussi.

 Il n’y a pas de fossé entre tous ces enjeux et notre force, c’est d’être justement présents sur tous les fronts.

Bien sûr, sur un poste de secours lors d’un match de foot vous n’allez peut-être pas sauver la planète. Mais prendre soin de celui qui fait un malaise grave dans les gradins c’est fort. Et c’est vital.

Vous ne le savez peut-être pas, mais l’année dernière, lorsque des feux de forêt ont ravagé le sud Gironde, les Landes, mais aussi la forêt de Brocéliande, on était là ! Présents, en appui aux secours départementaux, pour porter secours, appuyer les pompiers question logistique, soutenir ceux qui avaient tout perdu, leur offrir un toit provisoire…

De même lors de la mini-tornade qui a dévasté des villages du Pas-de-Calais. « A Bihucourt, 27 de nos bénévoles se sont mobilisés à la demande de l’Etat -présents durant trois semaines, en continu. Engagés comme secouristes, ou sur l’aide alimentaire,  peu importe - ils étaient là, soudés. En deux temps trois mouvements, on a recréé une place du village, avec un petit bistrot où prendre son café le matin, une épicerie montée avec les dons des commerçants du coin, se souvient Fabienne. Et on y a délocalisé notre vesti-boutique et distribué jusqu’à 150 repas, midi et soir ».

On était là aussi sur la presqu’île de Giens, pour organiser l’installation des migrants rescapés de l'Ocean Viking - monter un point-chaud boisson, créer une zone wifi et prêter des téléphones, écouter les souffrances….

Engagé à l’unité de Mulhouse, Abdel confirme. « Pour moi un secouriste fait aussi du social, d’autant que près de 85% des nos interventions c’est de la “bobologie”, pas de gros gestes. Du coup, l’empathie, l’attention à l’autre, à ses fragilités, c’est crucial. Logique non ? On est là pour les autres ! »

Alors, prêts ?

Laissez-vous tenter – le secourisme ça apporte tellement

Là encore, ce sont nos bénévoles qui en parlent le mieux. Ils ont tous les âges, viennent de tous horizons. Chacun s’est engagé pour des raisons qui lui sont propres, certes. Mais, comme Luna, tous vous le diront : on s’engage comme secouriste parce qu’on a envie de donner. De porter secours et prendre soin. Question d’humanité, de solidarité. Et brusquement, on s’aperçoit que l’on reçoit aussi ! Et ce de mille façons.

Pêle-mêle, et en quelques lignes…

« On apprend à être réactif en situation d’urgence, quelle qu’elle soit ». Et ça, comme le souligne Idrissa, ce n’est pas rien. « Car ces situations, dramatiques ou bénignes, nous pouvons tous y être confrontés un jour ou l’autre, dans notre quotidien. Qu’on soit lycéen, étudiant, parent, actif ou à la retraite… »       

Et puis, être engagé comme secouriste, « ça apporte vraiment une sacrée dose de confiance en soi. Parce qu’on nous fait prendre des responsabilités tout en étant encadrés », comme le dit Luna. « Toute jeune, j’avais un uniforme, je montais dans un camion et je sauvais des vies. C’était incroyable. Je me rendais compte à ce moment-là que j’avais une responsabilité, et ça me donnait une confiance dingue! »

« Depuis toute petite j’ai toujours été attirée par l’urgence, l’esprit d’équipe, discuter avec les gens, être là pour eux. Et en étant secouriste on est vraiment présents pour les autres », renchérit  Lolita, secouriste au festival Yzeures’ n’ rock à Yzeures-sur-Creuse. « Ma mission sur ces trois jours de festival ? Faire de la prévention, aider les gens qui sont dans le besoin, ceux qui ne se sentent pas bien. Parce que dans le secourisme, il y a aussi le côté social. Et si urgence il y a, quand on est auprès d’une victime on ne réfléchit pas tellement, on est dans l’action. On sait ce qu’on doit faire, on est formé pour, même si c’est dur. On sait qu’on peut compter sur les autres, on est tous soudés. Être secouriste c’est… être au plus près des gens. »

Léa et Arnaud, originaires d’Amiens, opinent. Il y a peu, ces deux jeunes équipiers secouristes étaient présents aux 100 km de la Somme  - « 100 km à pied, malaise garanti ! », sourit Léa. 

« Mais on est là pour ça ! Et se sentir utiles, ça nous booste - d’ailleurs, quand les gens viennent me voir, ils le sentent, ils le voient… que suis contente d’être là ! » Son compère opine. Être utile à tous. Sans distinction… Oui, ça vous nourrit. « Et en plus, ça nous permet de changer d’air, de rencontrer de nouvelles personnes. » Secouriste s’écrit avec un « s » en somme – « car c’est un engagement d’équipe. De la cohésion. Des rires partagés. De la solidarité en fait ».

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