Les actions de la Croix-Rouge française dans les établissements scolaires existaient avant le 13 décembre, de façon ponctuelle et locale. C’est le cas notamment au collège Renoir à Ferrières, en lien avec l’équipe jeunesse de la délégation départementale de la Croix-Rouge du Loiret.

Entre garçons et filles, entre jeunes issus d’origines sociales et culturelles diverses, entre urbains et ruraux il n’est pas toujours évident de cohabiter.

Ainsi, le collège Renoir est marqué par une grande diversité de sa population qui peut donner lieu à des tensions. L’équipe jeunesse de la délégation Croix-Rouge du Loiret a répondu à son appel et a décidé d’organiser plusieurs sessions de sensibilisation avec les jeunes – trois dans l’année pour les classes de 5ème – d’abord avec le programme « Mission : mobilisez votre pouvoir d’humanité ! », puis à travers des jeux d’animation et de débats sur l’écoute, la tolérance, le respect de la diversité, la lutte contre les discriminations et les préjugés.

Ces animations sont issues du programme « Les jeunes comme acteurs du changement des comportements » (Youth as Agents of Behavioural Change - YABC) développé par la Fédération internationale des sociétés Croix-Rouge et Croissant-Rouge et mis en œuvre par une soixantaine de sociétés nationale, dont la Croix-Rouge française.Une intervention rendue possible grâce aux animateurs du programme, Florent Padois, à l’origine de la coopération avec le collège et Alexandre Cousin. Ils étaient accompagnés par une bénévole et une volontaire en service civique.

Ouvrir le débat

« Démarrer la session par une mise en situation est bien plus efficace qu’un long discours ! », explique Aurélie Frot, volontaire en service civique engagée sur la mission d’animation de l’offre éducative.« Nous sommes là pour lancer le débat, afin que les jeunes se posent des questions et que le changement viennent d’eux », ajoute Alexandre Cousin.Lors de la première session organisée avant les vacances de Noël, chacun d’entre eux a ainsi reçu un carton avec une nouvelle identité - patron du CAC 40, chômeur de longue durée, mère de famille célibataire, immigré clandestin, etc. - qu’il devait garder secrète.

Les bénévoles de la Croix-Rouge émettaient des affirmations – je peux aller au restaurant toutes les semaines, je peux acheter une maison, etc. Si la réponse était positive, les participants avançaient d’un pas. Si la réponse était négative, ils devaient reculer.Petit à petit, les écarts se creusaient, révélant les inégalités entre catégories de personnes. Un excellent point de départ pour discuter du statut de chacun et des préjugés pouvant exister. « J’étais dans le rôle d’un réfugié qui ne parle pas la langue du pays, explique Brandon, et je n’ai pas cessé de reculer… ».Corentin, lui, endossait le rôle d’un père de famille et chef d’entreprise : « j’étais en tête, bien sûr ». Axelle, dans la peau d’une jeune femme africaine sans-papiers, était avec Brandon au fond de la salle, quant à Léa-Joan, jouant le rôle d’une femme de 50 ans divorcée, était « au centre ».Ce module a permis de faciliter le dialogue entre les élèves, certains confiant des situations dans lesquelles ils s’étaient parfois sentis rejetés. « On réfléchit un peu plus aux mots que l’on emploie », confirme ainsi Thomas, l’un des participants.

D’autres projets d’intervention

Le bilan de ce premier module est donc très positif.Deux autres sessions sont prévues avec les élèves de 5ème cette année, notamment la diffusion de Red Touch’, l’appel à initiatives solidaires de la Croix-Rouge française.D’autres programmes seront proposés au collège, tels des sensibilisations sur le Droit international humanitaire, des initiations ou formations aux premiers secours ou encore le module « Mission : Mobilisez votre pouvoir d’humanité ! », destiné à promouvoir les projets solidaires et l’engagement bénévole, que les élèves de 3ème du collège Renoir ont déjà pu découvrir à l’automne 2011.

« Nous aimerions que ces collaborations aillent encore plus loin, indique Alexandre Cousin. Nous étions déjà en partenariat avec les écoles mais avec la récente convention nous avons encore plus de légitimité, et nous allons pouvoir le mettre en avant quand nous contacterons les établissements. »

Anne-Lucie Acar.