Plus de 14 600 cas et 400 décès ont été déclarés depuis le début de l’épidémie de choléra, à la mi-août. Il s’agit de la plus grave flambée épidémique depuis 40 ans.

A la demande de la Fédération Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Croix-Rouge française a déployé une équipe médicale d’urgence à la mi-septembre pour appuyer la Croix-Rouge du Tchad. Une course contre la montre est engagée car la saison des pluies favorise la propagation de la maladie.

Dans le cadre d’une mission conjointe avec la Croix-Rouge canadienne, la Croix-Rouge française a mobilisé huit urgentistes pour appuyer les structures de santé dans la région du Guéra (province à l’Est du pays). Médecins, infirmières, logisticiens, administrateurs et spécialistes en eau/ assainissement ont dans un premier temps déployé un centre de traitement du choléra dans la ville de Mongo, chef-lieu du département.Près de 20 tonnes de matériel ont été acheminées depuis Paris : tentes, lits, médicaments, unité de potabilisation d’eau, latrines….tout le nécessaire pour accueillir jusqu’à 65 patients en hospitalisation. Ceux-ci sont accueillis, diagnostiqués, isolés pour éviter la contagion, puis réhydratés*.Une étude est ensuite menée pour étudier la provenance du patient afin de suivre la propagation de l’épidémie. Nos équipes soutiennent les centres de santé de chaque village touché : apport de matériel, formations, embauche de volontaires supplémentaires si nécessaire, soutien dans le recueil des données épidémiologiques. Cette aide est précieuse pour les équipes de soin locales qui se sentent démunies et épuisées face à l’ampleur du fléau.

« L’action ne se limite pas à l’urgence, explique Benoît Hartman, médecin référent de l’équipe, l’objectif est de renforcer les capacités locales afin que la Croix-Rouge du Tchad soit en mesure de répondre efficacement et de façon autonome en cas de nouvelle épidémie».Forte de son expertise dans la prise en charge du choléra (Comorres, Congo, Haïti, etc.), la Croix-Rouge française envisage, en effet, de mettre en place un programme à plus long terme. C’est en général la méconnaissance de la maladie qui fait des victimes.Chaque année, 3 à 5 millions de cas de choléra sont recensés dans le monde, provoquant 100.000 à 120.000 décès.

*Le choléra se traite très facilement en administrant aux patients des sels de réhydratation orale, en les isolant pour éviter la propagation de la bactérie et en désinfectant les lieux.

Julie Garlenq, déléguée information Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge / Croix-Rouge française