Le bilan du séisme survenu le 25 avril dernier au Népal ne cesse de s’alourdir au fur et à mesure que les secours parviennent à atteindre des villages éloignés de Katmandou. L’aide humanitaire et les secours se déploient progressivement en dehors de la capitale, en dépit d’énormes défis logistiques à surmonter. Certains villages ont été complètement rasés. Ce séisme est le plus meurtrier qu’ait connu le Népal depuis 1934.

Treize districts ont été identifiés autour de Katmandou comme zones prioritaires. Près de 200 000 maisons ont été détruites et on dénombre une soixantaine de camps dressés dans et autour de la capitale, qui accueillent 37 500 personnes déplacées. Les nombreuses répliques, parfois violentes, continuent d’alimenter la peur et empêchent les habitants de regagner leurs habitations. Si les besoins en eau et en santé ont été rapidement couverts, les priorités restent l’hygiène et l’assainissement, ainsi que l’aide alimentaire. Trois millions de personnes se trouveraient en situation d’insécurité alimentaire. Les risques d’épidémies ne sont pas exclus par ailleurs, en raison du temps pluvieux et de l’approche de la mousson.

L’AIDE SE DÉPLOIE DANS LES PROVINCES

Au fur et à mesure que les routes sont dégagées, les secours arrivent sur des sites jusqu’alors inaccessibles, ce qui représente un défi logistique énorme. Les moyens aériens restent rares. Deux plateformes ont été ouvertes au nord et à l’ouest de Katmandou pour désengorger l’aéroport et permettre l’approvisionnement de l’aide humanitaire dans les provinces. Mathew Schraeder, responsable du bureau Urgence de la direction internationale au sein de la Croix-Rouge française, participe aux missions d’évaluation dans la région de Dhading, à une trentaine de kilomètres de la capitale, particulièrement affectée. Il participe par ailleurs aux distributions de bâches, tentes et produits de première nécessité, mis à disposition par le Centre de crise et de soutien du ministère français des Affaires étrangères et du Développement International (MAEDI). Un second équipier de la Croix-Rouge française a été mobilisé pour coordonner les opérations d’évaluation au niveau de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

À l’échelle du Mouvement international Croix-Rouge, ce sont près de 150 délégués et urgentistes qui sont déployés sur le terrain. La réponse à cette catastrophe se concentre sur les zones rurales les plus durement touchées à l’extérieur de Katmandou. Des villages entiers ont été rayés de la carte, des centaines de victimes y ont été découvertes. 

RAPATRIEMENTS DE RESSORTISSANTS FRANÇAIS 

La Croix-Rouge française a été mobilisée sur les dispositifs d’accueil et de rapatriement de trois cents Français, rentrés à bord de deux avions affrétés par les autorités françaises, le 30 avril dernier (photo). À bord de chaque appareil, deux bénévoles secouristes accompagnaient les passagers et pouvaient ainsi échanger avec eux, les réconforter si besoin, les informer sur le dispositif d’accueil prévu à leur retour à Paris. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était présent sur le tarmac de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle à chaque opération de rapatriement, tout comme une quinzaine de bénévoles de la Croix-Rouge française, équipes médicales et de soutien psychologique.

La Croix-Rouge française a par ailleurs renforcé durant une dizaine de jours la cellule d’appels téléphoniques au quai d’Orsay, pour gérer les nombreuses demandes des familles de ressortissants français. 

Géraldine Drot

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