Depuis le mois de janvier, la Guinée tente d’enrayer la progression d’une épidémie de fièvre hémorragique due au virus Ebola qui s’étend aujourd’hui aux pays frontaliers – Sierra Leone, Liberia, Mali et Ghana. Hier matin, une équipe de volontaires de la Croix-Rouge française est partie pour apporter son soutien aux actions de décontamination, de suivi et d’information des populations, menées par la Croix-Rouge guinéenne.

Pour la première fois de son histoire, l’Afrique de l’Ouest est en proie à une épidémie de fièvre hémorragique due au virus Ebola, qui a déjà fait 84 morts sur 134 cas suspects enregistrés depuis janvier, selon le dernier bilan du gouvernement guinéen. A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement ni aucun vaccin contre ce virus découvert en 1976 en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) où il avait causé la mort de 1 200 personnes lors des épidémies les plus graves.

En première ligne de la réponse depuis le début de cette crise, le ministère de la Santé, Médecins sans Frontières et l’Organisation mondiale de la Santé sont à pied d’œuvre, aux côtés de la Croix-Rouge guinéenne, pour prendre en charge les malades dans des centres d’isolement (6 patients sur 10 ne survivent pas à la contamination).

Fin mars, suite à l’appel de la Croix-Rouge guinéenne, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) déployait sur le terrain une équipe d’évaluation et de coordination comprenant un médecin épidémiologiste de la Croix-Rouge française, le Docteur Sabine Genty.

Hier matin, avec le soutien financier du Centre de crise du ministère des Affaires étrangères, la Croix-Rouge française a envoyé en Guinée une équipe de réponse aux urgences (ERU) composée de spécialistes dans les domaines de la santé et de l’eau et assainissement 4 volontaires de la Croix-Rouge française, un volontaire de la Croix-Rouge canadienne et 4 volontaires mis à disposition par l’ONG WAHA International (Women and Health Alliance).

Formation et sensibilisation des populations

L’action de cette équipe va majoritairement se concentrer dans le sud-est du pays, à Guéckédou et Macenta. Il s’agira de superviser et de former 150 volontaires de la Croix-Rouge guinéenne pour leur permettre de mener à bien leurs diverses missions, c’est-à-dire procéder à la désinfection de l’environnement (cadavres, maisons, équipements) mais aussi assurer le suivi des cas contacts (les proches ayant côtoyé les personnes contaminées par le virus).

Les équipes Croix-Rouge vont enfin devoir mener un important travail de sensibilisation pour informer les populations sur les modes de transmission du virus et leur expliquer les mesures d’hygiène à adopter. Ce n’est qu’au prix de ce protocole très normé que l’ensemble des acteurs présents sur le terrain espère pouvoir endiguer l’épidémie.

Marine Bouniol