Une formation de "prévention des risques liés à l’activité physique" (PRAP) a été organisée à l’EHPAD de Bordeaux à l’attention du personnel. Parce qu’en maison de retraite, le bien-être, aussi bien des équipes que des résidents, dépend entre autre de mille petits gestes "techniques".

C’est ce qu’ont pu expérimenter, trois jours durant, 12 personnes de l’équipe de l’EHPAD Henry Dunant, à Bordeaux.

Pour une oreille non expérimentée, ce sont des détails anodins. Mais dans les faits, ce sont des détails qui changent tout. Marina, Zhora, Nathalie et les autres le savent bien. Le 28 juin dernier, elles étaient douze - aides de vie, aides-soignantes, et infirmières – toutes membres de l’équipe de l’EHPAD Henry Dunant à Bordeaux, réunies avec Pascal Cressent, formateur du Centre de formation Croix Rouge de Marsac pour analyser les « gestes et postures » qui font le quotidien de leur travail auprès des 59 résidents de la maison de retraite.

Au menu de cette deuxième journée de formation de “prévention des risques liés à l’activité physique” (PRAP), des histoires de linge sale, de plateaux-repas, de raclette pour laver le sol des douches…Du détail, diriez-vous ? Pas dans une maison de retraite en tout cas ! Un ballot de linge sale, c’est des kilos à transporter d’un bout à l’autre d’un couloir, sans que cela casse le dos, sans que cela souille le sol. Cinquante-neuf plateaux repas ce sont autant de restes de nourriture qu’il faut veiller à ne pas poser n’importe où en cuisine quand déjà, les résidents des lieux, leur repas terminé, requièrent l’attention ailleurs.

Une raclette qui n’est pas à portée de main quand l’eau inonde le sol de la douche, c’est aussitôt le risque de glisser, soi-même ou bien la personne âgée. « Rien de tout cela n’est donc anodin, explique Jocelyne Williaume, directrice des lieux. On parle d’hygiène, de sécurité… et de bien-être, pour les équipes comme pour les personnes âgées. »

La matinée durant, Marina et ses collègues se sont donc penchées sur toutes ces “petites” choses qui déterminent leurs conditions de travail. Jeux de rôle en cuisine, à la lingerie, dans les chambres et les douches… avant de se réunir autour d’une table pour, ensemble, analyser ce qui va et ce qui ne va pas, et proposer des solutions. « Disposer de chariots plus petits et donc moins lourds pour le linge », « Cliper la raclette sur le chariot qui passe de chambre en chambre, et ainsi éviter de devoir courir la chercher on ne sait où »…Les idées fusent. L’exercice n’a rien d’évident, d’autant qu’il faut composer avec l’existant que l’on voudrait plus riche. Mais être soi-même acteur de l’amélioration de ses conditions de travail, cela compte.

Au menu de l’après-midi, l’apprentissage du « bon geste » pour aider une personne âgée à se lever du lit, à s’assoir dans son fauteuil, à se coucher.

L’enjeu est de taille quand l’on est “un petit brin de femme” et que l’on doit aider une personne souvent plus lourde que soi, vacillante, parfois hémiplégique. Pascal Cressent mime et explique les gestes ad hoc. Puis à chacune de le reproduire. « Ca a l’air bête, mais ça change tout ! » commente Stéphanie. Et c’est bien là le but de cette formation de trois jours, une formation, reconnue par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles).

« A chacune d’entre nous, maintenant, d’intégrer ces éléments à notre quotidien, de les faire partager à nos collègues… et de proposer à l’établissement quelques changements qui pourraient améliorer le bien-être de chacun », souligne Nathalie.