A l’occasion de la première journée nationale de ses 90 Samu sociaux et équipes mobiles mercredi 11 février, la Croix-Rouge française a demandé au gouvernement d’élever la lutte contre la grande précarité au rang de grande cause nationale.

Inquiète du sort des personnes sans-abri à la sortie de l’hiver mais aussi de celles nouvellement touchées par la précarité, la Croix-Rouge française dénonce l’impasse actuelle des réponses apportées et demande de manière urgente la mise en place d’un véritable contrat d’objectifs et de moyens entre l’Etat et l’association.

Le printemps adoucira-t-il les conditions de vie des personnes vivant à la rue ? Si le froid peut être paradoxalement un allié de taille dans la lutte contre la misère, il masque néanmoins le combat réel qui doit être mené.

C’est en effet lorsque le thermomètre descend très bas que la société toute entière se dit préoccupée par le sort de tous ceux qui vivent et dorment dehors. Mais ce facteur climatique crée l’indignation générale tant que le thermomètre ne remonte pas.

Qu’adviendra-t-il de ceux qui, aujourd’hui, ont un hébergement mais qui seront mis à la rue à la fin du plan hivernal ? Et de ceux qui à la fin de la trêve hivernale seront expulsés de leur logement ? Que dire aussi de tous ceux qui, aujourd’hui, sont confrontés à une situation de précarité s’aggravant et qui risquent d’être les personnes sans abri de demain ?

Si la Croix-Rouge française, pour des raisons humanitaires, continue à mener ses actions sur le terrain, elle ne peut pas pour autant se résigner à penser que des solutions pérennes, adaptées aux besoins de ces populations et préventives ne soient pas trouvées et mises en oeuvre de manière urgente. Afin que chaque personne soit accompagnée dans son parcours de vie, l’association lance un appel aux pouvoirs publics et demande :

  • Un véritable contrat d’objectifs et de moyens qui engage les pouvoirs publics et l’association sur des missions précises ;

  • Le renforcement des équipes mobiles tout au long de l’année avec, au préalable, leur recensement sur les territoires ;

  • La mobilisation du secteur sanitaire pour la prise en charge de ces personnes, tant au plan médical que social ;

  • La prise en compte de la parole des personnes sans domicile dans la réflexion sur l’adaptation des conditions d’accueil à leurs besoins ;

  • Le développement de structures de proximité et à taille humaine offrant des conditions d’accueil dignes, durables et adaptées ;

  • Des actions concrètes de prévention des expulsions ;

Dans le contexte actuel de crise économique, financière et sociale, il est urgent de donner à la lutte contre la grande précarité le statut de Grande Cause nationale. Car cette ambition est plus que jamais un enjeu qui s’inscrit dans la durée. Elle doit être affichée, partagée, financée, évaluée et bénéficier d’un cadre bien défini, puissant et indiscutable.