Les journalistes des départements de Cauca et Huila en Colombie sont sensibilisés à la gestion d’une diffusion d’information adéquate en situation d’urgence. Dans cette région volcanique cette information peut faire la différence entre la vie et la mort.

Depuis le 15 juin 2010, le volcan Nevado del huila, complexe volcanique le plus haut des Andes Colombiennes, situé à la juxtaposition des départements du Cauca et Huila est passé d’un niveau d’alerte jaune à orange. L’occurrence d’une éruption est donc imminente et se compte en termes de jours ou de semaines. Face a cette menace latente, la diffusion optimale de l’information, lors des trois phases définies d’une urgence : avant, pendant et après une catastrophe est cruciale a permis et doit permettre continuellement de sauver des vies.

Dans l’histoire éruptive du Nevado del Huila cette diffusion d’information a été primordiale pour améliorer les capacités de réponses des communautés face aux dangers générés par le volcan.

Le 20 Novembre 2008, le Nevado del Huila est entré en éruption, et a engendré un lahar (coulée de boue en terrain volcanique) qui a détruit sur son passage la majorité des cultures vivrières, les ponts, et plus de 40 habitations.Malgré l’ampleur de ces dommages, le système d’alerte précoce et les plans de contingence communautaires, scolaires et municipaux élaborés et mis en fonctionnement par le projet mis en œuvre par la Croix-Rouge Française, avec le soutien financier de la Commission européenne (DG ECHO), ont permis de sauver des vies.

Sur le total de la population vivant aux abords du volcan, uniquement 10 personnes sont décédées et/ou sont portées disparues, ce bilan relatif peut être directement mis en lien avec l’évacuation rapide des populations. Ce nombre de victime encore trop lourd est toutefois bien inférieur aux plus de 1000 victimes recensées 14 années plus tôt, en 1994.Cette catastrophe a été la conséquence directe d’un tremblement de terre, de magnitude 6,4 sur l’échelle de Richter qui avait provoquée plusieurs centaines de glissements de terrain et une énorme coulée de boue.

Afin d’atteindre l’objectif central de ce projet qui consistait à mieux préparer les populations face aux dangers susceptibles d’être générés par un volcan actif, une formation académique a été mise en place auprès des journalistes de la région. Cette dernière s’est concentrée sur la notion de responsabilité des médias dans la diffusion d’information en situation d’urgence.A ce titre, la formation a insisté sur le rôle et les fonctions des journalistes lors des différentes phases d’une urgence ; trois fonctions principales ont été identifiées.

La première fonction des journalistes, éducative, en amont d’une phase d’urgence consiste à la promotion du système d’alerte précoce et à la diffusion des mesures à mettre en place par les populations et autorités pour faire face aux divers dangers potentiellement générés par le volcan.

La seconde fonction, d’orientation, a lieu pendant la phase d’urgence. Elle permet la transmission de l’information sur l’impact de la catastrophe naturelle, les personnes affectées et les actions de secours déjà mises en place.

Finalement, la troisième fonction, d’information et de suivi, a lieu après la catastrophe et permet de diffuser l’information relative aux dispositifs d’aide et aux programmes de reconstruction mis en place dans la zone affectée.

Lors de cette formation, une activité pratique a également permis aux journalistes de la zone d’influence du volcan Nevado del Huila de graver les messages clefs en espagnol et en langue indigène Paez, à diffuser lors de ces trois phases évoqués ci-dessus.

Cette formation fait partie du processus de renforcement des capacités de réponse des 20 communautés de la zone d’intervention du projet réalisé par la Croix-Rouge Française dans cette région d’importante activité volcanique de Colombie.