Le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 reste à ce jour la plus grande catastrophe de tous les temps sur un seul et même pays. C’est aussi la plus grosse opération humanitaire internationale jamais menée, depuis le tsunami de décembre 2004 dans le sud-est asiatique.

Origines de la création du Groupe de Haut Niveau

Compte-tenu de l’ampleur du déploiement des sociétés nationales en Haïti, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a vu son rôle de coordination s’accroître considérablement, sans compter sa responsabilité dans la gestion des budgets très importants consacrés à cette mission. Voilà pourquoi le Conseil de direction de la Fédération internationale a décidé de créer des groupes de travail ad hoc, dont le Groupe de Haut Niveau sur Haïti, début 2010. Ce dernier est chargé de s’assurer du renforcement de la Croix-Rouge haïtienne ainsi que de l’image et des capacités de gestion et de coordination de la Fédération en rencontrant notamment les sociétés nationales mobilisées ainsi que les acteurs extérieurs majeurs, dont le gouvernement haïtien et le Comité intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.

Composition et organisation du Groupe de Haut Niveau

Le Groupe de Haut Niveau est composé de 5 membres désignés par le Conseil de Direction de la Fédération internationale : Le président de ce groupe est le Docteur Jaslin Salmon, président de la Croix-Rouge jamaïcaine et par ailleurs vice-président de la fédération de la zone Amériques-Caraïbes ; Buzz Heidt, membre de la CR américaine ; Chong Ha-Yoo, président de la Croix-Rouge sud-coréenne ; Juan Cueva Ortega, président de la Croix-Rouge équatorienne et, enfin, le Professeur Jean-François Mattei, président de la Croix-Rouge française.

Chaque membre du groupe a une mission particulière. Le président Jean-François Mattei a pour sa part été chargé de la diplomatie humanitaire.Ce groupe effectue une mission terrain tous les 6 mois, avant chaque session du Conseil de Direction, afin d’évaluer les activités de la Fédération sur place, tant au niveau opérationnel qu’au niveau diplomatique. Chaque mission est suivie de recommandations entérinées par le Conseil de direction.

Les missions

Les missions sur le terrain durent en moyenne trois jours. Elles sont organisées par le Secrétariat de la Fédération et la délégation de la Fédération en Haïti. Trois missions ont déjà eu lieu depuis la création du Groupe de Haut Niveau ; la dernière en date remontant au 29 août dernier. Systématiquement, des rencontres sont prévues avec des représentants du gouvernement haïtien (présidence, Premier ministre ou autres), avec le Comité intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, avec les Nations-Unies et avec les chefs de mission des principales sociétés nationales implantées dans le pays. A ces rencontres s’ajoutent des visites sur le terrain afin d’avoir une vision globale et concrète de la situation sur place.

La prochaine mission en Haïti est programmée en mars prochain et coïncidera avec la conférence inter-américaine qui se déroulera symboliquement dans ce pays du 13 au 16 mars.

Qu’est-ce que la diplomatie humanitaire ?

La mission du Professeur Jean-François Mattei consiste à rencontrer tous les acteurs majeurs de la crise – institutionnels et acteurs de terrain – afin d’évaluer la qualité de leurs relations et de la bonne coordination sur le terrain. Dans son rapport, remis au président du Groupe de Haut Niveau, Jean-François Mattei fait part des progrès accomplis sur le terrain comme des difficultés rencontrées ; il émet des avis ou recommandations personnelles, dresse un état des lieux.

Lors de sa dernière mission du 29 août au 1er septembre dernier, le président de la Croix-Rouge française a ainsi rappelé avec force l’importance de faire reconnaître le rôle du Mouvement Croix-Rouge dans la reconstruction d’Haïti. Contrairement à de nombreuses organisations non-gouvernementales, les sociétés nationales Croix-Rouge ne sont pas uniquement engagées dans l’urgence. Elles ont également une expertise reconnue dans le domaine de la prévention des risques de catastrophes (en amont des crises) autant que dans la post-urgence et l’accompagnement au retour à l’autonomie.C’est ce que l’on appelle l’action humanitaire durable.