Suite au conflit de l’été 2006 qui a entraîné de nombreuses destructions, une partie de la population du Sud-Liban vit dans l’isolement et des conditions de vie difficiles. La Croix-Rouge libanaise a donc demandé l’aide de sa consoeur française pour lui fournir une assistance matérielle. Du 15 novembre 2006 au 31 mars 2007, les bénévoles des deux sociétés auront distribué couvertures et fioul à 3000 familles qui peuvent ainsi affronter l’hiver au chaud.

La montagne libanaise est réputée pour sa beauté, ses multiples petites vallées encaissées, ses paysages arides et ses étendues d’oliviers. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y fait froid l’hiver, autant qu’il y fait chaud l’été.

En ce 6 janvier 2007, à quelques kilomètres au sud-ouest de Marjayoun, dans le village de Markaba, les habitants attendent l’arrivée de la Croix-Rouge française et libanaise. Leur impatience est grande car au froid, la pluie est venue se mêler. Markaba occupe le haut d’une colline, à plus de 800 mètres d’altitude et à moins d’un kilomètre de la frontière israélienne, située en contrebas. Le village a subi pendant quinze jours les bombardements de l’armée voisine, l’été dernier. La plupart des maisons tiennent encore debout mais des pans de murs ont disparu, des fenêtres ont éclaté.

L’objectif du jour des bénévoles est de distribuer à 70 familles couvertures et poêles à mazout pour améliorer leur quotidien devenu précaire. A ce kit sont jointes des cartes de ravitaillement en mazout à faire valoir dans une station service à proximité avec laquelle l’équipe de la Croix-Rouge a passé un accord. Ghania, la responsable de l’équipe Croix-Rouge jeunesse (l’équivalent de nos équipes d’action sociale) du district de Hasbaya, coordonne l’équipe de jeunes libanais qui procède à la distribution.

Avec Héloïs, le chef de mission, et Yohann, le responsable distribution, une liste des bénéficiaires a été établie. La municipalité a été également impliquée en amont. Et c’est d’ailleurs par une entrevue avec le maire, à la fois technique et protocolaire, que débute la tournée. Ghania et l’adjoint au maire, qui connaît tous les habitants, ouvrent la marche, devant le camion chargé des poêles et le minibus rempli de couvertures.

Par expérience, Ghania et Helois savent qu’il vaut mieux privilégier le porte à porte plutôt que de réunir tous les bénéficiaires pour une distribution collective. Le rituel s’instaure vite. Ghania va à la rencontre des propriétaires. Elle se présente et s’assure qu’il s’agit bien des personnes identifiées dans la liste. Les questions concernant leur revenu, les dommages subi par la guerre, le nombre d’enfants en bas âge à charge et leur occupation permettent de connaître leurs conditions de vie et d’envisager d’autres actions.

Vérification faite, il faut signer un formulaire. Alors Ghania peut remettre officiellement le matériel espéré, en expliquant qu’il s’agit d’un don de la Croix-Rouge française et d’ECHO (service d’aide humanitaire de la Commission européenne). C’est à ce moment, entre deux remerciements en appelant à Dieu, que systématiquement l’équipe est invitée à entrer pour un thé amical ou une tasse de café à la cardamome. L’hospitalité n’est pas une valeur, c’est une pratique. Mais le temps impose de poursuivre la distribution et les bénévoles reprennent leur chemin.

Ce jour-là, les bénévoles auront distribué de quoi se chauffer à 70 familles.

Ce projet est financé à 100% par le service d’aide humanitaire de la Commission européenne.