Niger : quelles sont nos actions lors des évacuations des ressortissants français ?

Depuis le début de la semaine, nos volontaires sont impliqués dans une mission d’évacuation initiée par le gouvernement. En effet, plusieurs jours après le début des tensions à Niamey, au Niger, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé mettre en place le rapatriement des ressortissants français, ainsi que d’autres nationalités.

Dans la nuit de mardi à mercredi, des premières évacuations par avion ont pu avoir lieu, de la capitale du Niger vers l’aéroport Paris Charles de Gaulle, en France. Retour sur nos actions.

Un phare dans la nuit

Mardi 1er août 2023, sur les coups de 2 heures du matin, notre équipe d’opérateurs téléphoniques bénévoles s’activent, en appui au Centre de crise et de soutien (CDCS)*. “On assure la réponse téléphonique aux côtés des autres agents du ministère, soit pour répondre aux personnes en France qui s'inquiètent pour leur famille au Niger, soit pour les personnes au Niger qui se posent des questions. On apporte ainsi des réponses sur l'évacuation”, explique Florent Vallée, directeur délégué de l’urgence et des opérations. “C’est un partenariat que l’on a avec le ministère depuis de nombreuses années”, ajoute-t-il.

Parallèlement au relais téléphonique assuré, une deuxième mission clé se met en place au beau milieu de la nuit du 2 août : celle d’accueillir les rapatriés à l’aéroport. C’est dans l’obscurité que les deux premiers avions atterrissent à Roissy. Théâtre des évacuations, “CDG” le restera jusqu’à ce soir - pour réceptionner les 3 autres vols du jour. “On assure une présence à l'aéroport, les bénévoles étaient là cette nuit pour accueillir les personnes des deux vols d’évacuation.”

Pour mener à bien cette mission, nos volontaires œuvrent en équipe aux côtés d’autres acteurs tels que l'Agence régionale de santé (ARS), la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP), des agents du ministère des Affaires étrangères, mais aussi le personnel de l’aéroport, ou encore la police. “On assure l'accueil, une collation, du café,... pour les gens qui arrivent et surtout le soutien psychologique pour ceux qui en auraient besoin”, détaille Florent Vallée. Sans oublier les premiers soins prodigués sur place.

Un accueil global

En plus d’assurer l’accueil, le soutien psychologique et les premiers secours, nous orientons également les évacués dans leur périple : ont-ils un endroit où dormir ? “L'accompagnement des personnes est mis en place avec le ministère, qui s’assure que celles-ci ont bien un point de chute où aller”, précise le directeur.

D’autres problématiques émergent face aux évacués, comme la question des vêtements. Florent Vallée explique : “on fait de l'accueil vestimentaire, car il y a des gens qui sont partis précipitamment, qui ont froid à l'arrivée. Alors, avoir un pull, ne serait-ce que pour ne pas grelotter en sortant de l’aéroport, c’est important.”

Enfin, bien sûr, qui dit déplacement de population, dit rétablissement des liens familiaux (RLF), mission historique de la Croix-Rouge. C’est ainsi qu’au sortir de l’avion, les ressortissants se sont vus prêter des téléphones pour joindre leur famille.

Une opération qui prendra fin ce soir

Depuis le début de semaine, une quarantaine de bénévoles sont impliqués à Roissy. D’autres - une quarantaine de bénévoles également - ont pris part au dispositif de réponse téléphonique. Cette opération, qui prendra fin ce soir, a été menée sans encombre, précise Florent Vallée, qui n’oublie pas de souligner bien sûr que les volontaires de notre délégation au Niger vont bien : “on assure la continuité de nos actions et activités quotidiennes sur place malgré la situation actuelle.”

*Le Centre de crise et de soutien (CDCS) est un service du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Crédit photo : Judith LITVINE / Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères