Si le niveau de l’Indus continue de baisser lentement, les provinces du Sindh et du Punjab restent sous les eaux. Les équipes médicales poursuivent leurs évaluations dans ce secteur tandis que les distributions de produits de première urgence continuent.

Interrompues durant les fêtes de l’Aïd, mi-septembre, les opérations de distribution ont repris dans la région de Mardan, l’une des zones les plus dévastées (région du KPK ou Khyber Pakhtounwha) du pays. A ce jour, près de 7000 familles ont reçu des produits de première nécessité (kits de secours comprenant des bâches, des couvertures, des moustiquaires, des jerrycans, des kits hygiène, des kits cuisine et, parfois, des tentes) et de la nourriture. Pour des raisons de sécurité notamment, une nouvelle logique de distribution indirecte a été mise en place : le responsable de chaque communauté identifie les bénéficiaires de cette aide, les équipiers de la Croix-Rouge française lui remettent ensuite les produits à distribuer.

Les besoins en termes de soins sont plus limités. Nous ne sommes plus dans une situation d’urgence. Il s’agit essentiellement de traiter des pathologies courantes (maladies de peau, diarrhées, maladies respiratoires…). Le 30 août, La Croix-Rouge française a déployé un hôpital de campagne dans le secteur de Multan (province du Punjab), avec 15 équipiers Santé (7 Français, 6 japonais et 2 Australiens), réduits aujourd’hui à 6 personnes dont un médecin, une infirmière, une sage femme. Des évaluations sont en cours dans le Sindh (district du Dadu et sur Larkana) pour évaluer les besoins et notamment envisager de renforcer les structures de santé existantes en leur fournissant des médicaments ou du matériel médical. Ce dispositif renforce les équipes de santé mobiles du Croissant-Rouge pakistanais et un autre dispensaire (BHC) dirigée par la Croix-Rouge norvégienne, mobilisée elle aussi dans le Sindh. Leur mission consiste à prodiguer des soins de santé primaire (maladies diarrhéiques ou respiratoires) et des consultations classiques pour 30 000 personnes durant 3 mois. La BHC aura également une capacité de réponse en cas d’épidémies (choléra, diarrhées, malaria).

Les premières évaluations ont fait apparaître la nécessité d’intervenir prioritairement auprès des populations déplacées susceptibles de revenir dans leur village si les eaux continuent de baisser, mais dans des conditions très difficiles, sans toit, sans nourriture, sans soins. Des évaluations sont par ailleurs également effectuées dans les centres de santé.

Selon la Fédération internationale Croix-Rouge et Croissant-Rouge, c’est une aide à long terme qui sera nécessaire. Elle projette d’aider 130 000 familles sur 18 mois. Près de deux millions d’habitations seraient sévèrement endommagées et les populations qui ont fui ne pourront sans doute pas regagner leur logis avant plusieurs mois. La majorité d’entre elles continue donc de vivre dans des camps spontanés ou organisés, dans des conditions très précaires.