I Yéké Oko, veut dire, “on est ensemble” en sango, qui est la langue nationale de République centrafricaine.

La genèse du projet :

Suite au conflit centrafricain, le Cameroun s’est vu accueillir un nombre considérable de réfugiés, on parle de plus de 300 000 personnes depuis 2019.

Ce qui a soulevé une pression sur les communautés hôtes déjà vulnérables, des difficultés d’autonomisation des réfugiés et des tensions intercommunautaires, notamment.

Grâce à un financement AFD, nous avons mis en place ce projet d’envergure, sur 4 ans, en consortium, sur les deux pays, avec plusieurs partenaires : l’Institut de recherches et d’application des méthodes de développement (IRAM), Action contre la Faim (ACF), Le Conseil norvégien pour le réfugiés (NRC), CARE, les Croix-Rouge centrafricaine et camerounaise.

C’est la Croix-Rouge française qui coordonnait ce projet.

L’objectif est de promouvoir la paix entre les populations et la cohésion des territoires à travers trois composantes : la cohésion civique, sociale et économique.

Renforcement des services d’Etat civil et assistance à l’obtention de documents d’état civil

Les familles qui ont vécu les violences en RCA ont tout quitté précipitamment, laissant derrière eux, tous les documents essentiels dont les extraits de naissance. Sans ce sésame, les autorités ne vous reconnaissent pas, et tout devient difficile voire impossible au quotidien. Ces démarches de reconnaissance peuvent être lourdes lorsqu’on est analphabète, que l’on se retrouve dans un autre pays qui n’est pas le nôtre. Aussi, beaucoup de personnes, n’ont tout simplement jamais fait la démarche d’établir des extraits de naissance. Dans le cadre du projet, les équipes I Yéké Oko ont accompagné près de 6 000 personnes en RCA et plus de 5 000 personnes au Cameroun pour l’obtention des actes de naissance. Les autorités locales, les agents d’état civil et les leaders communautaires ont été renforcés et formés pour apporter une prise en charge adaptée selon les situations.

Accompagnement des jeunes et des femmes dans l’entreprenariat

Les équipes du projet IYO ont accompagné des jeunes et des femmes dans l’entreprenariat.

Grâce à des formations et à un accompagnement de leurs activités génératrices de revenu, ces personnes ont acquis des connaissances leur permettant de porter leurs projets et de les développer. Beaucoup, ont vu leur chiffre d’activité doubler grâce à cet accompagnement.

Aussi,120 jeunes hommes et femmes ont été formés sur des métiers porteurs et à fort potentiel de recrutement et accompagnés dans le développement de leur projet. Aujourd’hui, plus de 90 % travaillent et ont amélioré leurs revenus.

Développement des associations villageoise d’épargne et de crédit (AVEC)

Au-delà de la formation et de l’accompagnement des jeunes dans le développement des activités économiques, le projet s’est concentré aussi sur le développement de la micro-finance au sein des villages pour créer un cercle vertueux qui puissent aider les populations à développer l’épargne et le développement économique.

Des produits et des services adaptés à la microfinance ont été mis en place.

Issus, des communautés, des animateurs ont reçu des formations sur l’éducation financière, une dotation en matériel et une aide financière pour lancer ces associations et les animer.

Grâce à 270 associations d’épargne et de crédit créées, les villageois ont amélioré leur condition de vie.

Création des champs école paysans (groupe d’apprentissage participatif)

L’agriculture est une des activités génératrices de revenus principale dans les régions appuyés par le projet. Grâce à IYO, les paysans ont acquis des nouvelles compétences et connaissances pour améliorer leur production et être plus résilients face aux différents aléas qu’ils peuvent rencontrer dans leur activité agricole.

Des groupes d’apprentissage participatifs et expérimentaux ont été mis en place pour renforcer les capacités des paysans autour de pratiques innovantes transmises par des “paysans relais”.

Ces groupes sont mis en place dans 22 localités, qui bénéficient à plus de 1000 personnes grâce à 63 paysans relais.

Formation des populations aux savoirs de base

Sans pouvoir lire, écrire ou compter, il paraît difficile de gérer de manière autonome son activité entrepreneuriale. Que ce soit remplir un formulaire, nommer le matériel ou payer ses fournisseurs… toutes ces tâches, nécessitent de connaître les savoirs de base.

Dans le cadre du projet IYO, 37 centres d’alphabétisation ont été mis en place. Grâce à ces centres, les bénéficiaires sont devenus autonomes.

Mise en place d’activités de promotion du changement sociale

Le soutien psychosocial, la santé mentale et la prise en compte des violences basée sur le genre a été un aspect important du projet IYO.

Tournées vers le respect de la dignité, la sécurité et le bien-être des populations vulnérables, les activités menées ont permis de sensibiliser, aux travers des volontaires, des membres des clubs des mères et pères, plus de 160 000 personnes.

Des émissions de radios et des assises communautaires ont été organisées sur des thématiques de paix et de cohésion sociale, sur la scolarisation des enfants, les violences faites aux femmes et aux filles, sur l’autonomisation des femmes, etc.

Plusieurs structures ont été créées pour permettre la libération de la parole, et aider la population à s’engager dans des changements de mentalité et de comportement. Des clubs d’écoute communautaires, des clubs des mères et des clubs des pères ont été mis en place et accompagnés.