Près de 50 jeunes de 10 à 15 ans de la Faute-sur-Mer et de l’Aiguillon-sur-Mer ont été invités à passer deux journées à Disneyland Paris les 5 et 6 juillet derniers. Histoire de respirer et d’oublier.

En partenariat avec le parc d’attractions - qui a offert quelques 300 places à la Croix-Rouge française et au Secours Populaire - ce sont au final plus de 100 personnes (enfants, parents et accompagnateurs) des deux villes vendéennes les plus touchées par la tempête Xynthia qui ont pu profiter de deux journées de détente.

Encadrés par vingt bénévoles de la Croix-Rouge jeunesse et de la délégation vendéenne, ils ont pu laisser derrière eux leurs angoisses et la tension qui règne encore dans leur commune.

" Je suis ici en tant qu’accompagnateur et responsable de la 'bobologie' pour ces deux journées, explique Vincent, bénévole Croix-Rouge. J’ai pris sur mon temps de travail pour venir mais si c’est pour rendre les enfants heureux, ça en vaut la peine."

Cette initiative a été aussi appréciée des petits que des grands, comme l’évoque Bernadette Renaud, directrice de l’école primaire de la Faute : " C’est l’apothéose en fin d’année scolaire ! Il y a eu des moments difficiles mais, aujourd’hui, les enfants sont heureux ". Ce que confirme Enzo, 10 ans : " J’ai beaucoup aimé les attractions. Je suis content car c’est la première fois que je viens. A la Faute, c’est encore dur mais ça va mieux maintenant ".

" Ce que nous souhaitions, c’est qu’un maximum de familles puissent se retrouver hors du contexte de catastrophe et profitent de moments de détente totale, explique Sandra, responsable du service mécénat de Disneyland. Nous travaillons avec la Croix-Rouge française depuis l’ouverture du parc. Walt Disney lui-même a fait partie de l’association. Il était ambulancier pendant la Première Guerre Mondiale et avait été jusqu’à falsifier sa date de naissance d’un an pour pouvoir rejoindre le front ! Le lien entre Disney et la Croix-Rouge est donc historique ".

Ce séjour à Eurodisney fait partie des actions de solidarité engagées auprès des sinistrés de Xynthia . De nombreuses actions de post-urgence se poursuivent aujourd’hui encore sur le terrain.

Trois questions à Eric Ningres, vice-président de la délégation départementale de Vendée.

 Cinq mois après la tempête Xynthia, quelle est la situation sur place ?

Eric Ningres : " C’est encore très difficile. Le contrecoup se fait sentir seulement maintenant. Si nous ne sommes plus dans l’urgence, nous sommes passés à une phase de post-urgence. Nous restons mobilisés auprès de la population 3 à 4 jours par semaine. L’impact psychologique reste énorme. Il y a trois semaines, par exemple, une personne s’est suicidée. Beaucoup ont l’impression de ne pas en voir le bout. "

 Quelle sont les actions de la Croix-Rouge française sur le terrain aujourd’hui ?

 E.N : Nous intervenons plus particulièrement sur l’accompagnement psychologique. Nous recevons mais nous rendons aussi des visites régulières pour proposer une écoute. Au total, la Croix-Rouge suit 150 familles au travers d’actions diverses telles que l’écoute, donc, mais aussi des déménagements, le lavage du linge, l’aide pour les courses, le montage des meubles et encore un peu d’opérations de nettoyage. Il y a aussi des demandes plus spécifiques. En fait, nous accompagnons la personne dans toutes ses demandes. Il est important que les gens ne se sentent pas abandonnés. C’est tout cela, la post-urgence.

 Que reste-t-il à faire ?

 E.N : Aujourd’hui, on découvre encore des gens sinistrés qui n’ont pas encore été aidés. La tâche reste immense. Un certain nombre de maisons de la zone noire vont être détruites. Pour les maisons de la zone de ‘solidarité’, les situations sont variables. Dans ce contexte, la Croix-Rouge française a pour objectif d’aider les gens à reprendre leur vie en main, à récupérer leur autonomie. Quoiqu’il en soit, nous sommes engagés jusqu’à fin novembre, au minimum. L’accompagnement et le suivi se feront ensuite sans doute sous des formes différentes. "