Le pire a été évité à La Réunion. L’alerte violette, plus haut niveau de danger rarement déclenché, a fait craindre un cataclysme durant quelques heures, avant d’être rétrogradé en alerte rouge puis en phase dite de sauvegarde. Le cyclone Belal a tout de même semé le chaos sur l’île et fait trois victimes, mais la préparation de la population et les mesures de prévention mises en place ont à coup sûr sauvé des vies.

Dès la fin du confinement imposé par les autorités et la levée de l’alerte, ce mardi 16 janvier, les secours ont pu se mettre à l’ouvrage pour effacer les dégâts au plus vite. Bien que l’impact ait été moins important que prévu, le préfet parle tout de même de “dégâts considérables” dans différentes parties de l’île. De nombreuses routes ont été coupées, des arbres arrachés, des toitures envolées sous l’effet de vents extrêmes, allant de 130 à 170 km/heure sur les hauteurs de l’île ; près de 150 000 foyers se sont retrouvés sans électricité, 130 000 sans eau, sans compter les coupures de téléphone et d’Internet. Sommés de rester chez eux, confinés durant près de 48 heures, les habitants de La Réunion ont vu se dérouler sous leurs fenêtres un véritable déluge. Un confinement qui a sans aucun doute épargné bien des vies. Désormais, l’heure est au nettoyage et au recensement des sinistres. Nos volontaires vont se mettre au service de la population pour mener une vaste opération « coup de main coup de cœur ». Plusieurs de nos établissements ont également subi des dégâts matériels et des fuites d’eau qu’il faut maintenant réparer.

Un maître-mot : l’anticipation

Nos bénévoles et salariés ont travaillé de concert sur la préparation et la réponse à cette crise. Notre centre opérationnel national a été activé et sur place, c’est notre plateforme d’intervention régionale pour l’océan Indien - PIROI – qui a assuré la coordination des opérations, en lien avec la direction territoriale qui gère nos établissements et la délégation territoriale. Rodées à ce type de catastrophes dans la région, nos équipes sont formées spécifiquement et préparées. Plusieurs centres d’hébergement d’urgence, centres de vie et centres d’accueil des impliqués avaient en effet été montés en amont. Par ailleurs, une campagne de sensibilisation aux risques avait été menée auprès des habitants au cours des jours précédant l’arrivée de Belal. Une centaine de personnes ont été évacuées de chez elles avant l’arrivée du cyclone et 636 mises à l’abri - dont une partie prise en charge par les volontaires, au plus fort de la tempête. Il faut aussi souligner la résilience de la population qui est elle aussi coutumière des cyclones - bien que de moindre ampleur -, y est préparée, et connaît les gestes à accomplir.

L’île Maurice prise de court 

Rien ne laissait penser en revanche que Belal frapperait ensuite aussi fort l’île Maurice, à 225 km de là. Le cyclone tropical a perdu en intensité en chemin mais a tout de même engendré des pluies diluviennes et des inondations surprises à Port-Louis, la capitale mauricienne, où l’on déplore deux victimes. En quelques minutes, le niveau de l’eau est monté, bloquant de nombreux automobilistes dans leur véhicule et noyant littéralement les principaux axes routiers de la ville. Là encore, nous nous sommes immédiatement mobilisés auprès de la Croix-Rouge de Maurice avec le soutien de la PIROI* : les volontaires ont notamment assuré le transport de personnes en ambulances. Ils participent également aux évaluations des dégâts et des besoins après ce déluge inattendu. La tempête tropicale file désormais vers le sud-est et ne devrait pas impacter d’autres îles. Les experts de la PIROI gardent toutefois les yeux braqués sur les prévisions météorologiques, alors que la saison cyclonique bat son plein.

*“Cette mobilisation a été possible grâce au soutien de la PIROI à travers son projet mené avec la Commission de l’océan Indien et l’Union européenne.”

Crédit photo Richard Bouhet/AFP

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