Les légendes ont beau être éternelles, la saison 5 de la série à succès « Le Bureau des légendes » est la dernière réalisée par Eric Rochant. Diffusée sur Canal Plus, elle comporte 10 épisodes. A cette occasion, la Croix-Rouge française décrypte pour « l’Obs » les quatre premières saisons et les situations vécues par les protagonistes à travers le prisme du droit international humanitaire applicable.

Vous pouvez télécharger le dossier complet de l'analyse des personnages et les affiches pour diffuser le droit international humanitaire.

Le droit international humanitaire est l’ensemble des règles qui, en temps de conflit armé, visent, d’une part, à protéger ceux qui ne combattent pas ou plus, et, d’autre part, à limiter les moyens et les méthodes de combat.

Retrouvez 10 personnages du « Bureau des légendes » décryptés par la Croix-Rouge française » :

Le contre-espionnage

Le personnage de JJA interprété par Mathieu Amalric fait référence à James Jesus Angleton, figure du contre-espionnage.

Tous les services se dotent d’unités spécialisées pour repérer et combattre les éventuels espions ou agents doubles travaillant pour l’ennemi. Même si l’espionnage n’est pas interdit en droit international humanitaire, il est possible pour les États de le réprimer durement. Cependant, les espions ne peuvent pas être condamnés ou jugés sans un procès préalable.

Responsable

Marie-Jeanne Duthilleul (Florence Loiret-Caille)

Le rôle de Marie-Jeanne nous éclaire sur la responsabilité des commandants et supérieurs hiérarchiques. Marie-Jeanne commande plusieurs opérations, dont certaines sont directement liées à des conflits armés. Le droit de la guerre est clair à ce sujet : les commandants et supérieurs doivent respecter les règles encadrant les hostilités, et empêcher toute violation. De fait, si leurs subordonnés commettent des actes contraires au droit international humanitaire, leur responsabilité pénale peut être engagée devant les tribunaux nationaux ou devant la Cour pénale internationale.

Bouclier humain

Grégory Fitoussi (Jean-Marc) Artus (Jonas)

Le binôme utilise un enfant comme bouclier humain. Rappelons que l’emploi de boucliers humains est interdit par le DIH. Il s’agit des cas où des personnes ont en réalité été emmenées sur des objectifs militaires afin de protéger ces objectifs contre des attaques. C’est le cas de ce jeune garçon que l’on oblige à passer en premier pour vérifier qu’il n’y a pas de snipper. La Cour pénale internationale considère que « le fait d’utiliser la présence d’un civil ou d’une autre personne protégée pour éviter que certains points, zones ou forces militaires ne soient la cible d’opérations militaires » constitue un crime de guerre dans les conflits armés internationaux.

Crime de guerre

« Chevalier », interprété par Illyès Salah

Chevalier accumule des violations graves, faisant de lui un criminel de guerre. Rappelons que le DIH interdit spécifiquement les actes de terrorisme commis contre des civils, ainsi que les actes visant à semer la terreur parmi la population civile. Menacer des journalistes, enlever et détenir des personnes civiles, torturer, sont des violations graves de ce principe et des règles de DIH qui en découlent. Se cacher dans un hôpital ou une école, utiliser l‘ambulance d’une organisation humanitaire, par exemple, comme moyen de transport, ou encore organiser une réunion sous une tente qui arbore un emblème de la Croix-Rouge sont autant d’actions qui violent cette règle et constituent un crime de guerre.