Alors que la distribution d’eau potable continue grâce au dynamisme des équipes de la Croix-Rouge française qui couvrent aujourd’hui les besoins de plus de 60000 personnes, ces dernières ont commencé à construire des latrines dans cinq camps de fortunes à Port-au-Prince.

Dans ces camps de fortune, l’eau et l’assainissement sont une priorité car il faut aujourd’hui limiter le risque épidémiologique et permettre aux habitants de vivre dans la dignité. L’objectif de la CRF est de construire dans une première phase quelque 160 latrines temporaires sur 5 camps de masse, et de doubler cette capacité dans un second temps.

En support de la Croix-Rouge haïtienne et avec l’aide de volontaires des communautés, ces latrines temporaires sont en cours d’installation. Durant ce week-end, une cinquantaine de latrines ont déjà été installées et sont fonctionnelles au camp Richard Bonnefil qui regroupe 4500 personnes, dans le quartier de Cité militaire, où la CRF distribue déjà de l’eau.

« Nous voulons avoir une action cohérente selon une approche intégrée en couvrant les besoins en eau, en assainissement et en santé, notamment dans les zones de grand rassemblement », explique Jérôme, coordinateur urgence.

Sur le terrain, Jules, volontaire spécialiste et eau et assainissement, venu de Martinique via la PIRAC (Plateforme d’Intervention Régionale Amériques Caraïbes) supervise la construction de ces latrines temporaires. Avec ses deux chefs d’équipes, Barthélémy et Kenny, il travaille avec une quarantaine de volontaires de la communauté, car l’implication des bénéficiaires et la clé du succès et de l’appropriation du projet par l’ensemble du camp.

« En premier lieu, nous sommes venus soumettre l’idée au comité de gestion du camp. Ce travail de sensibilisation est très important car il est impératif que les gens s’approprient le projet et s’engagent à entretenir ces ouvrages… », explique Jules : « Les volontaires sont nombreux et on sent que les gens ont vraiment envie de participer. Ils s’impliquent et ne sont pas dans l’attente. C’est très positif ». « Je pense que c’est très important pour la communauté et pour les enfants notamment qui font leurs besoins n’importe où. C’est pourquoi je tiens à participer à ces aménagements », insiste cet ébéniste de profession, qui s’est réfugié ici avec sa famille après le séisme.

De façon schématique, une fosse de défécation (de 9 m de longueur et 1m50 de profondeur) est creusée, parfois à l’aide d’engin lourd, puis des dalles en bois sont installées pour délimiter l’espace accordé d’une dizaine de latrines individuelles. Ensuite sont dressées des bâches en plastiques, qui quadrillent chaque toilette et permettent à chacun d’avoir son intimité. « L’idéal est de couvrir les excréments avec de la chaux, mais ici on utilisera de la terre et on bouchera ces fosses pour en creuser d’autres ailleurs », explique Jules.

Une fois les latrines, la population est sensibilisée par des volontaires Croix-Rouge à leur bonne utilisation et à leur maintenance, ainsi qu’à l’hygiène primaire, à la gestion des ordures et des équipes d’hygiène seront organisées au sein de la communauté. Prochaine étape : la construction de douches...

Laetitia Martin, déléguée info

À lire dans le même dossier