La Croix-Rouge est intervenue aux côtés de la Croix-Rouge indonésienne pour distribuer l’aide d’urgence aux victimes du séisme qui a ébranlé la province de Sumatra Ouest, le 30 septembre 2009. Une action conduite en partenariat avec son homologue hollandais.

Dans la province de Sumatra Ouest, les maisons en ruines qui bordent les routes montagneuses du district d’Agam témoignent encore de la violence du séisme qui a ébranlé la province de Sumatra Ouest. C’est dans cette région reculée entre mer et montagne, que la Croix-Rouge française (CRF), en partenariat avec la Croix-Rouge néerlandaise (CRN) et, bien sûr, la Croix-Rouge indonésienne (la PMI), est intervenue pour distribuer l’aide d’urgence aux plus vulnérables.

A la suite du séisme, les partenaires du mouvement Croix-Rouge se sont ainsi répartis les interventions dans le cadre d’une intervention globale pour couvrir les besoins des sinistrés en termes de nourriture, d’abris, d’eau et d’assainissement, de santé…

11 000 personnes aidées dans le district d’Agam

La PMI a coordonné les opérations de l’ensemble de ses partenaires Croix-Rouge. Pour leur part, la CRF et la CRN, toutes deux présentes dans le pays depuis plusieurs années, ont été mandatées pour aider la branche locale d’Agam et son réseau de volontaires à distribuer l’aide d’urgence à 2 200 familles (11 000 personnes). Avec l’appui financier de la direction générale de l’aide humanitaire de la Commission européenne.

Après une phase d’évaluation des besoins des sinistrés, les rôles ont été distribués afin de couvrir les besoins des plus vulnérables en évitant les doublons.

Dans le district d’Agam, grâce a ce partenariat, 1100 familles dont les maisons on été complètement détruites, ont reçu des tentes familiales, des moustiquaires et des kits de nettoyage et 1100 familles dont les maisons ont été sévèrement endommagées ont reçu des bâches en plastique ainsi que des kits d’outils de construction.

Avec la Croix-Rouge indonésienne

Partie intégrante du mandat de la CRF dans son action internationale, le renforcement des capacités de la société nationale hôte, en l’occurrence la PMI (Croix-Rouge indonésienne), a pris tout son sens auprès de la branche d’Agam.

En témoigne M. Dady, bénévole coordinateur de la réponse à l’urgence : « Si notre région est propice aux inondations et aux glissements de terrain, c’est la première fois que nous avons été confrontés à une telle catastrophe dans cette région (en 2007, un séisme avait frappé l’est du district).

Dans la région de Malalak, où les dommages ont été lourds et où nous avons concentré les distributions, nous connaissons en général 4 ou 5 glissements de terrain par an. Mais après le séisme, 35 glissements de terrain se sont produits les jours suivants, engloutissant parfois des maisons et détruisant les routes. »

Après le séisme, la branche locale d’Agam et ses 20 volontaires ont ouvert une cellule de crise (le PosKo) et ont bientôt été rejoints par une équipe de la PMI de Bali, plus expérimentée en gestion des désastres, ainsi que par les Croix-Rouge néerlandaise et française.

« Avec l’ensemble de nos partenaires, nous avons effectué 21 distributions d’articles de premiers secours et 29 distributions de nourriture », raconte M. Dady. « La Croix-Rouge française nous a apporté un soutien financier et technique. Son équipe a été avec nous sur le terrain, nous donnant des conseils et assurant un suivi rigoureux du processus, de l’évaluation des besoins aux distributions, en passant par la logistique, la gestion des stocks, le suivi administratif et financier. Nous avons beaucoup appris en travaillant avec eux », ajoute-t-il. « Nous sommes maintenant en train de faire le suivi des projets, pour voir si tous les biens distribués servent aux populations et s’ils ne sont pas hors d’usage… ». Une étape indispensable pour mesurer l’efficacité de l’aide d’urgence.

Des communautés peu préparées

En bord de mer, à Tiku Selatan, où l’aide conjointe Croix-Rouge indonésienne, française et néerlandaise a été distribuée, les villageois racontent la panique qui les a saisis lors du tremblement de terre, la peur d’un tsunami planant dans les esprits...

Heureusement, les villageois connaissaient la route d’évacuation et se sont rassemblés à l’écart du village, dans un endroit sûr et préalablement identifié. Au niveau local, les secours se sont d’abord organisés au niveau de la communauté et des villageois se sont ensuite portés volontaires pour rejoindre les bénévoles de la PMI.

De manière générale, à Agam, les communautés qui vivent pourtant dans une région propice aux catastrophes naturelles, sont très peu préparées à y faire face. Forte de ce constat, la PMI du district d’Agam souhaite lancer un programme de sensibilisation des communautés, sur le modèle de celui qui a été mis en œuvre par la PMI et la CRF, dans le district de Padang, entre 2007 et septembre 2009.

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