Prévention et prise en charge des enfants souffrant de malnutrition

CONTEXTE

La malnutrition demeure un problème de santé publique au Niger. Les résultats de l'enquête SMART 2021 montraient une situation nutritionnelle dégradée dans l’ensemble du pays avec une tendance quasi similaire à 2020 (12,5% de prévalence de la malnutrition aiguë grave en 2021 contre 12,7% en 2020).

Concernant le niveau de détection des cas de malnutrition aiguë sévère et leurs admissions au cours de l’année 2022, ce sont 435 541 cas qui ont été pris en charge dans le pays (contre 491 823 attendus, soit un taux de 89% de couverture nationale prise en charge).

Les régions ayant enregistré les plus faibles couvertures de prise en charge sont Agadez (62%), Dosso (65%), Tillabéry (75%), Zinder (75%) et Tahoua (94%).

Par ailleurs, depuis le 26 juillet 2023, le Niger est plongé dans une crise politique entraînant de graves répercussions sur le plan socio-économique. La situation politique actuelle est très préoccupante et aggrave la situation humanitaire déjà compliquée.

En effet, avant ces troubles civils et l’instabilité politique au Niger, on estimait déjà, en 2023, à 1,5 million le nombre d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition, dont au moins 430 000 souffrants de la forme la plus mortelle de malnutrition. Ce chiffre est susceptible d'augmenter suite à l'augmentation des prix des denrées alimentaires et à la récession économique qui frappe les ménages.

Objectifs

Appuyer la prévention et la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans les régions de Zinder, Tillabéry, Maradi, Tahoua et Agadez.

Résultats

1. La mise en œuvre des stratégies d’alimentation du nourisson et du jeune enfant et WASH-in-Nut sont effectives au niveau des CSI et au niveau communautaire. Les capacités des agents de santé, des relais communautaires et de la communauté sont quant à elles renforcées.

2. La capacité des communautés en matière de détection précoce de la malnutrition aiguë chez les enfants est renforcée à travers l’approche PB famille.

3. La capacité des autorités communales pour le plaidoyer et la coordination en faveur de la nutrition est renforcée, les interventions spécifiques et sensibles à la nutrition sont intégrées dans les plans de développement communaux.

4. Les capacités des structures sanitaires en matière de prise en charge de qualité des enfants souffrant de l’émaciation sévère sont renforcées, y compris pour la réponse aux pics de malnutrition aiguë et des maladies. 

5. La coordination ainsi que la supervision sectorielle et multisectorielle sont renforcées entre les acteurs intervenant dans le domaine de la santé et de la nutrition.

6. La surveillance nutritionnelle est renforcée entre les acteurs intervenant dans le domaine de la santé et de la nutrition.

Activités

Le programme cible notamment :

• Le renforcement des capacités de préparation et de réponse des structures de santé;

• L'évaluation des capacités de réponse et des besoins;

• La mise à jour des outils de suivi et monitoring des seuils, mais aussi des plans de réponse en fonction de l’évaluation des capacités de réponse;

• La formation in situ des agents avec duplication par les pairs et rotation au CRENAS et apprentissage par les pairs dans le but d'augmenter les capacités de réponse en matière de ressources humaines en cas de pic de malnutrition;

• La mise à l’échelle des activités de soutien à la prévention, la détection précoce des cas et la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, afin d’étendre le rayon d’action;

• Contribuer à l’amélioration de l’offre des soins du paquet minimum d’activités, à travers l’appui logistique et financier dans le cadre de l’organisation des cliniques mobiles à destination des zones à accessibilités difficiles.

Ce renforcement de capacités permettra d’assurer une prise en charge de qualité des enfants souffrants de malnutrition aigüe sévère avec et sans complications, y compris pendant les périodes de pic, en s’appuyant sur les plans d’accompagnement spécifiques des structures.

Les dynamiques communautaires seront également appuyées pour promouvoir les pratiques optimales d’alimentation du nourisson et du jeune enfant et le dépistage précoce de la malnutrition.