Projet d’appui au renforcement du système de santé de la région de Tahoua

Contexte

Le Niger, et plus particulièrement la région de Tahoua, connaît de nombreux défis sécuritaires, de par ses frontières poreuses partagées avec d’autres pays connaissant également des conflits. Ainsi, l’insécurité de la zone a eu de nombreuses conséquences sur le système de santé telles que la fermeture de certaines formations sanitaires, les attaques sur les bâtiments et le pillage des ressources, mais également les mouvements de population, faisant craindre un déficit des ressources humaines qualifiées.

Les principales victimes de cette insécurité sont les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans, les adolescent(e)s et les personnes déplacées internes. En effet, en 2015, les proportions de personnes ayant subi des violences basées sur le genre au cours de leur vie s'élevaient à 58,9% pour les femmes et 29,6% pour les hommes.

Cette situation risque d’être exacerbée avec la dégradation du contexte sécuritaire dans cette région en raison des différentes évolutions géopolitiques des pays frontaliers.

Objectifs

Contribuer à la réduction de la mortalité et de la morbidité des populations autochtones et déplacées dans la région de Tahoua en améliorant l’accès aux services de santé.

1. Améliorer la qualité des soins, l'accessibilité aux consultations et l'acceptabilité des populations vulnérables et en particulier les personnes affectées par les crises aux soins de santé primaires.

2. Soutenir la lutte contre les inégalités de genre en santé et les violences basées sur le genre.

3. Renforcer la participation et l’engagement des acteurs locaux (les COGES, les Organisations de la Société Civile Locale et les collectivités territoriales) dans la promotion des bonnes pratiques de Santé et de Genre.

Résultats et activités

1/ Les populations vulnérables et les personnes affectées par la crise ont un accès aux soins de santé primaires de qualité et la performance des districts est améliorées dans les zones d’intervention ciblées.

Par la réhabilitation et équipement des structures de santé, la mise en place d'équipes mobiles, l'appui à la prise en charge et le référencement des patients ainsi que l'appui à la fourniture de l'hôpital de Bagaroua en électricité.

2/ Des actions de prévention des violences basées sur le genre, y compris les violences obstétricales, sont menées dans les aires de santé soutenues et l’accès aux services de prise en charge holistique est amélioré pour les survivant(e)s.

Afin d'atteindre ce résultat, la Croix-Rouge nigérienne, en collaboration avec la Croix-Rouge française, mettra en place une cartographie des acteurs de prise en charge des violences basées sur le genre et un circuit de référencement des survivantes de ces violences.

Les centres de santé seront dotés en kits Prophylaxie Post Exposition et des ateliers de sensibilisation et de plaidoyer contre les violences basées sur le genre seront organisés. Des sessions de formation à destination des agents de santé seront également mises en place.

3/ La participation et l’engagement des acteurs locaux sont redynamisés et renforcés pour un changement de comportement favorable aux bonnes pratiques de santé.

Le renforcement des capacités des OSCL sera assurée par l'élaboration de plans d'action ainsi que par des sessions de formations. Une caisse villageoise de solidarité sera organisée et mise en place pour permettre à la communauté de s'entraider pour assurer le transport vers les centres de soin, la prise en charge médicale et l'achat de médicaments pour ses membres.