Thibaut, ingénieur eau, a repris sa casquette d’urgentiste et plus précisément de chef d’équipe eau, hygiène et assainissement. Il a rejoint le Maroc le week-end dernier pour deux semaines. Sa mission ? Fournir de l’eau potable aux habitants des montagnes de l’Atlas frappés par le séisme du 8 septembre. Il nous explique les enjeux de cette mission.

« Durant les premiers jours sur place, je vais effectuer des évaluations aux côtés du Croissant-Rouge marocain pour repérer les sites les plus pertinents, les plus densément peuplés aussi, où les besoins sont les plus pressants. En montagne, les accès sont compliqués. Il y a beaucoup de petites localités dispersées. On va aussi repérer d’éventuelles sources d’eau naturelles, comme des puits ou des cours d’eau. Ensuite, nous captons l’eau et la traitons – d’autant qu’elle risque d’être contaminée - grâce à une station de potabilisation d’eau appelée M15 parce qu’elle est capable d’alimenter 15 000 personnes par jour. On capte l’eau sur place et on la traite pour la rendre potable. Cette machine peut être divisée en plusieurs unités modulaires munies de rampes de distribution. L’objectif, c’est de couvrir la zone la plus large possible. Si c’est trop compliqué, nous ferons des distributions par camions.

Dans ce type de catastrophe, l’eau est vitale pour les rescapés. La partie assainissement est également cruciale car l’eau souillée est un vecteur de maladie. Il faut donc rapidement faire en sorte d’éliminer les gisements d’eau contaminée. C’est donc aussi une mission de santé publique. »

Géraldine Drot-Photo CRF

À lire dans le même dossier