Le déclenchement d’opérations militaires sur Mossoul, le 17 octobre 2016, a engendré la fuite de dizaines de milliers de familles. La Croix-Rouge française et le Croissant-Rouge irakien conduisent ensemble les distributions d’urgence.

C’est une guerre urbaine qui a commencé à Mossoul, fin octobre, et qui sera sans doute longue. Depuis la prise de la ville irakienne en 2014 par des groupes armés, on estime à un million le nombre de civils restés sur place, avec un accès limité à la nourriture, aux services de base et à une assistance humanitaire.

Le déplacement des combats vers le Tigre, récemment, a permis aux volontaires du Croissant-Rouge irakien d’entrer dans Mossoul par les faubourgs Nord et Est et d’effectuer les premières distributions de nourriture aux habitants restés sur place.

La Croix-Rouge française avait mis à disposition des kits familiaux depuis le mois d’août en prévision d’opérations d’urgence et cette coopération avec le Croissant-Rouge irakien s’est avérée pertinente.

«  L’intervention à Mossoul est en quelque sorte le résultat concret de la qualité de notre partenariat avec le Croissant-Rouge irakien et la preuve de l’efficacité de nos procédures communes en situation d’urgence », estime Arnaud de Coupigny, chef de la délégation Croix-Rouge française en Irak, qui salue en outre « le dévouement et le courage des volontaires irakiens dans cette crise. »

Une grande partie des habitants de Mossoul a fui les combats et se trouve aujourd’hui dans des camps, situés pour la plupart sur le territoire kurde, près des villes d’Erbil et Dohuk. Mi-décembre, on estimait à 75 000 le nombre de personnes déplacées ayant rejoint des camps, munis souvent de leurs papiers d’identité pour seul bagage.

Les besoins humanitaires dans les camps

Sur les huit camps ouverts, trois affichaient complet (50 000 personnes environ) à la mi-décembre. D’autres accueillent les premières familles déplacées qui arrivent en continu. C’est le cas à Hasansham, où le camp Khazer 2 vient d’ouvrir et accueille déjà 2 000 familles (au 12 décembre 2016).

Les dix délégués de la Croix-Rouge française  - présente depuis 2013 dans la région - y appuient le Croissant-Rouge irakien, acteur central de la réponse humanitaire dans cette crise. L’eau est la priorité numéro un, car les forages sont peu productifs.

La Croix-Rouge française a mis à disposition de sa société sœur une unité de potabilisation d’eau capable d’alimenter 40 000 personnes par jour. La station pourra également fournir de l’eau à d’autres camps. Deux techniciens eau et assainissement de la Croix-Rouge française ont été mobilisés en urgence, fin novembre, afin de monter la station de potabilisation d’eau et former les volontaires irakiens à son utilisation.

La Croix-Rouge française a par ailleurs fourni en urgence 1 300 kits familiaux comprenant des produits de première nécessité tels que couvertures, matelas, bâches en plastique, ustensiles de cuisine, produits d’hygiène, corde, lampe torche, etc. pour les distribuer aux premières familles arrivant sur le camp.

Mise en place d’un consortium Croix-Rouge/Croissant-Rouge

Un consortium réunissant les Croix-Rouge de Norvège, Finlande, Danemark, Suède, France et Irak vient d’être constitué afin de développer ou de renforcer des activités d’urgence dans Mossoul et les districts environnants.

Les différents partenaires prévoient la poursuite de distributions de kits familiaux et de bouteilles d’eau, la réhabilitation des infrastructures d’eau et le déploiement de dispositifs de santé tels qu’une clinique mobile, des ambulances de première ligne ou encore du soutien psychosocial.

Pour compléter ces activités, il est prévu de former mille jeunes de Mossoul aux principes du Mouvement international Croix-Rouge/Croissant-Rouge et aux valeurs humanitaires. Ce programme devrait débuter début 2017. L’objectif est de redévelopper la branche du Croissant-Rouge de Mossoul pour assister la population restée dans la ville.

Crédits photos : Croissant-Rouge irakien et Croix-Rouge française