Depuis la mi-août, le Tchad subit une flambée inquiétante de choléra. L’épidémie a déjà contaminé 11 000 personnes et fait près de 400 victimes. Un bilan qui risque de s’alourdir à l’approche de la saison des pluies. Pour répondre à cette crise majeure, la Croix-Rouge française mobilise une équipe d’urgentistes ce lundi 12 septembre.

Le choléra est certes récurrent au Tchad, mais il est aujourd’hui confronté à la plus grave flambée épidémique depuis 1971. Le bilan, déjà lourd, pourrait encore s’aggraver avec l’arrivée de la saison des pluies. A ce jour, 11 000 cas ont été recensés et près de 400 décès, selon le ministère tchadien de la Santé. Les premiers symptômes sont apparus en août le long du Chari et du Logone, dans l’ouest du pays, ainsi que dans la région de N’Djamena, puis l’épidémie s’est étendue vers le nord, le lac Tchad et le centre du pays.

Après avoir mené une mission d’évaluation sur le terrain, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a sollicité l’intervention de plusieurs Sociétés nationales Croix-Rouge pour déployer leurs équipes de réponses à l’urgence (ERU). Répondant à cet appel, la Croix-Rouge française mobilise ce lundi 12 septembre 8 urgentistes (un chef d’équipe, un logisticien, trois spécialistes en eau et assainissement, deux médecins et un administratif), dans le cadre d’une mission conjointe avec la Croix-Rouge canadienne. Ce dispositif d’urgence sera déployé en plusieurs phases dans la ville de Mongo, le chef-lieu du département Guera (département voisin du Batha, où nous menons par ailleurs des programmes de nutrition et de sécurité alimentaire).

Répondre à l’urgence d’abord

L’équipe ERU franco-canadienne a été chargée de monter un centre de traitement du choléra à l’hôpital de Mongo. Comme nous l’avons fait en Haïti, par exemple, lors de l’épidémie de choléra qui a frappé l’an dernier, nous allons fournir des tentes, des lits picots et des solutions de réhydratation pour les cas les plus sévères.

Parallèlement, des équipes mobiles vont se rendre dans les villages alentour, d’une part pour sensibiliser la population aux symptômes de la maladie et lui prodiguer des conseils - en matière d’hygiène principalement - pour s’en prémunir, d’autre part pour assurer un soutien psychologique aux familles ayant subi des décès dans leur entourage. Ces trois volets constituent l’essentiel de cette mission d’urgence.

Au-delà de cette crise à laquelle il faut répondra u plus vite, la Croix-Rouge française s’interroge sur les causes de cette maladie récurrente au Tchad. Forte de son expertise dans la prise en charge du choléra (Comorres, Congo, Haïti, etc.), elle envisage de mettre en place un programme à long terme pour tenter d’endiguer ce fléau.

G. Drot