Intervention de la PIRAC dans le sud-ouest de l'île, le plus durement touché par l'ouragan Matthew.

Coordinateur des urgences de la Plateforme d’intervention régionale pour la zone Amérique-Caraïbes (PIRAC), Raphaël Hamoir a été mobilisé en Haïti dès le 6 octobre 2016, soit 12 heures après le passage de l’ouragan Matthew sur Haïti.

La PIRAC, basée dans les Antilles, est un acteur de premier plan dans la réponse à cette catastrophe, par son expertise et par sa proximité avec Haïti. Elle a immédiatement été sollicitée par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. 

Quelle vision avez-vous des dégâts, vous qui effectuez des évaluations sur les zones affectées par l’ouragan ?

L’impact de l’ouragan est extrêmement important, essentiellement dans les départements du Sud et de la Grande-Anse, où des villages et des villes ont été entièrement détruits pour certains. Des centaines de milliers de personnes se retrouvent sans abri ni moyens de subsistance.

Un survol en hélicoptère de Port-Salut, dans le Sud, nous a confirmé l’étendue des dégâts : plus un arbre debout, des centaines de maisons comme soufflées après une explosion. La couleur verte a tout simplement disparu du paysage !

Le reste du pays a aussi extrêmement souffert. Dans le département des Nippes, les inondations sont importantes. Nous avons réalisé une évaluation en barque dans la commune de Baradère. En plus des impacts immédiats de l’ouragan, la situation sanitaire empire, engendrant la multiplication des cas de choléra. C’est notre principale inquiétude (voir notre article sur la recrudescence du Choléra en Haïti ).

Comment se sont déroulées les évaluations sur le terrain ?

Mon rôle est de compléter les équipes FACT, dont la mission consiste à évaluer les dégâts et les besoins des populations, en vue d’organiser la réponse. Plus particulièrement, je suis intervenu au niveau des évaluations et stratégies de potabilisation d’eau et de distribution de biens de première nécessité.

Ma mission a été étendue jusqu’à fin octobre, afin de participer à la mise en place des activités de distribution avec la Croix-Rouge haïtienne. Il faut également assurer la continuité des actions avec les équipiers de réponse aux urgences (ERU) déployés par la Croix-Rouge française : médecin, infirmière, expert eau et assainissement et deux logisticiens. 

Quel est le rôle de la PIRAC dans la gestion de cette crise?

La plateforme a immédiatement mis à disposition des stocks de matériels pré-positionnés aux Antilles. Au total, 25 tonnes de kits cuisine, hygiène et autres biens de première nécessité ont été envoyés de Martinique en Haïti.

De plus, par sa proximité avec les Sociétés Croix-Rouge des Caraïbes, la PIRAC bénéficie de liens privilégiés avec la Croix-Rouge haïtienne, ce qui facilite grandement le travail sur le terrain.  

La carte des actions de la Croix Rouge française en Haïti 

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