L’épidémie de choléra qui sévit a déjà fait 305 morts et plus de 4700 personnes infectées, selon le ministère haïtien. Depuis vendredi dernier, la Croix-Rouge française déploie un dispositif d’urgence dans l’Artibonite et renforce les mesures de prévention dans la capitale.

Déploiement de mesures d’urgence

La Croix-Rouge française a pré-positionné une unité de traitement de l'eau dans le département de l’Artibonite, pour répondre à l'épidémie de choléra qui a déjà fait 305 morts. Plus de 4700 personnes sont par ailleurs infectées.

Avec l’appui des sociétés de la Croix-Rouge présentes en Haïti et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Croix-Rouge haïtienne a envoyé dans le département de l’Artibonite des camions chargés d’eau potable, de fournitures médicales et autres produits de première nécessité. Des volontaires ont en outre été déployés à Saint-Marc, dans la zone la plus touchée, afin de seconder le personnel des établissements médicaux et les services de santé publique, ainsi que pour assurer des distributions d’eau potable.

La Croix-Rouge française va déployer rapidement en Artibonite une première unité de traitement d’eau. Par ailleurs, un kit choléra permettant de traiter 1.000 patients est parti ce mardi 26 octobre de Madrid, en coopération avec la Croix-Rouge espagnole, pour approvisionner les centres de santé haïtiens. Un second partira dans les prochains jours. Ces kits contiennent des sels de réhydratation, du chlore, des sets d'infusion et des antibiotiques.

Les volontaires de la Croix-Rouge française et haïtienne vont par ailleurs procéder à la distribution de 8.000 kits hygiène bénéficiant à 40.000 personnes. Les deux sociétés nationales vont également renforcer leurs actions préventives à la fois en Artibonite et dans les camps de Port-au-Prince : sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène, renforcement des comités de gestion de l’eau et d’entretien des latrines, désinfection. Toutes ces mesures de prévention sont cruciales car la maladie se développe principalement par les défaillances des réseaux sanitaires et l’absence d’hygiène et de soins.

Alerte maximale

Les organisations humanitaires et de santé restent en alerte maximale dans la capitale, de crainte que l’épidémie ne gagne les camps où se trouvent toujours des centaines de milliers de personnes. Dans un pays à forte densité de population comme Haïti, où la vulnérabilité est très élevée, et face à une maladie aussi virulente que le choléra, le risque d’une épidémie à grande échelle est très sérieux. Les experts de l’OMS estiment que l’épidémie n’a pas atteint son pic et qu’elle risque de se propager à d’autres régions.