C’était une première : les 1er et 2 juillet derniers, en partenariat avec le groupe APRR (Autoroutes Paris Rhin Rhône), la Croix-Rouge française a mis en place un dispositif de prévention de grande envergure sur les 4 aires les plus fréquentées des autoroutes A6 et A39. Au programme : initiation aux « gestes qui sauvent », initiation à l’utilisation d’un défibrillateur, prévention des bobos de l’été.

En ce premier week-end de départs en vacances classé orange, une soixante de bénévoles Croix-Rouge française venus de l’Ain, de l’Aube, du Doubs, de la Nièvre, de Saône-et-Loire et de l’Yonne s’étaient mobilisés sur les aires de Venoy, Beaune et Mâcon sur l’A6 et sur l’aire du Poulet de Bresse sur l’A39. Des bénévoles mais pas seulement : « Pour cette opération, nous avons réuni tous les acteurs Croix-Rouge : des salariés, des bénévoles et même des résidents d’un foyer d’accueil médicalisé pour adultes porteurs de handicap. Certes, leur nombre fut modeste comparativement aux bénévoles mais leur présence témoigne de notre capacité à mobiliser toutes les composantes de notre communauté d’acteurs Croix-Rouge sur un projet commun», précise Benoît Berny, chargé de la communication à la direction régionale Est de la Croix-Rouge française. Ainsi, sur l’aire de Venoy, près d’Auxerre, deux résidents du foyer d'accueil médicalisé Marc Gentilini (Yonne) se sont joints aux secouristes et salariés Croix-Rouge pour sensibiliser les vacanciers.

 « Cette action, organisée conjointement par la délégation régionale de Bourgogne et la direction régionale Est, s’inscrit pleinement dans notre plan d’action régional 2015, alors même que nous en finalisons la conception », souligne Pierre Desray, président de la délégation régionale de Bourgogne. « Le public touché et l’ensemble des retombées médiatiques générées durant ces deux jours ne pourront que valoriser notre image et notre savoir-faire dans le domaine de la formation aux premiers secours et la prévention des risques. Enfin, cette action contribue à créer une dynamique régionale dans le domaine de l’urgence et du secourisme que nous avons initiée depuis quelques temps sur la région. Elle nous a également permis de travailler avec nos voisins et amis de l’Aube, du Doubs et de l’Ain ainsi que la direction régionale Rhône-Alpes. Nous les remercions vivement pour leur participation et leur gestion autonome et particulièrement efficaces des aires qui leur étaient confiées ».

Un événement sans frontières

Au-delà d’une opération interrégionale, ce dispositif a également été marqué par la venue de quatre membres de la Nederlandse Rode Kruis, la Croix-Rouge néerlandaise. Cette collaboration, placée sous le signe de l’Année européenne du bénévolat, a été très bien accueillie par les secouristes de la délégation de Besançon et ceux de l’Ain présents sur l’aire du Poulet de Bresse (A39): « La collaboration commence très bien », s’enthousiasme Kévin, bénévole depuis 7 ans à la Croix-Rouge française. « C’est une première pour nous et c’est très intéressant. Nos confrères sont là parce qu’il y a beaucoup de touristes néerlandais qui transitent par ici ». Et c’est avec malice qu’il ajoute : « il faut qu’ils puissent également se former sans que j’aie à parler néerlandais ! » 

Son enthousiasme est partagé par Anya, salariée de la Croix-Rouge hollandaise arrivée vendredi matin sur les lieux : « Si vous veniez en Hollande nous aider aussi, ce serait bien ! » L’appel est donc lancé et cette première collaboration transfrontalière n’est sans doute qu’un début. « Nos confrères hollandais n’étaient jamais allés donner d’initiations aux gestes de premiers secours sur les autoroutes, et encore moins sur des autoroutes françaises ! », explique Benoît Berny, coordinateur de l’opération. Leurs premières impressions sont plutôt bonnes, même si lors de ce premier week-end, les hollandais ne furent pas aussi nombreux que nous le pensions. Nous ferons un bilan complet à la rentrée et réfléchirons avec nos collègues néerlandais sur les suites à donner à cette initiative. Grâce à leur participation, Anya et ses collègues ont pu former une cinquantaine de vacanciers néerlandais, belges flamands et allemands, évitant ainsi que la langue ne soit un frein à la compréhension des gestes.

500 à 600 vacanciers formés

De leur côté, leurs homologues bourguignons et franc-comtois ont réussi à former en deux jours entre 500 et 600 vacanciers de passage. L’initiative a été très bien accueillie par les juillettistes, comme en témoigne Séverine, maman de deux enfants : « Le fait d’intervenir sur les aires de repos est une très bonne idée. Cela nous interpelle directement. C’est vraiment une opportunité qu’on nous offre et je l’ai saisie avec beaucoup de plaisir ! ».

Vanessa Barbier