A l’occasion du grand chassé-croisé de l’été, les 27 et 28 juillet, la Croix-Rouge française a organisé une vaste opération de sensibilisation aux gestes de premiers secours sur les principales aires d’autoroutes empruntées par les vacanciers, de la Picardie jusqu'à la Bourgogne en passant par la Normandie, la Champagne et l'Auvergne. Pour ce faire, des équipes bénévoles de plusieurs départements se sont mobilisées.

Comment apprendre à sauver des vies ou faire une pause utile sur le chemin de l’été. 

Samedi 28 Juillet 2012, sur l’aire d’autoroute de Mâcon-La Salle, située sur l’autoroute A6, une tente posée au milieu du parking attire les regards. Sous l’auvent, des mannequins alignés par terre, des défibrillateurs et des panneaux détaillant les « gestes qui sauvent ». Les secouristes bénévoles de la Croix-Rouge française interpellent les vacanciers : que faire en cas de crise cardiaque, de foudre, d’inondation, d’étouffement, etc. ? Parfois, pressés, les automobilistes tendent tout de même l’oreille, intrigués et la plupart finissent par se laisser convaincre. Quinze minutes pour connaître les gestes importants en cas de danger et comprendre comment sauver des vies, cela mérite bien une pause !

Allier prudence et prévention

En ce week-end classé rouge par la prévention routière, sept délégations départementales (Ain, Côte d'Or, Eure, Marne, Puy de Dôme, Somme, et Saône et Loire) sur sept aires des réseaux autoroutes géré par les sociétés APRR et SANEF - SAPN, partenaires de l’événement. Ce dispositif, complémentaire de la Caravane d’été, est l’occasion de faire découvrir à des centaines d’automobilistes les réflexes et conduites qui peuvent sauver des vies : reconnaître un arrêt cardio-respiratoire, donner l’alerte, effectuer les gestes adaptés pour maintenir la victime en vie. Ou tout simplement prévenir les accidents de l’été : comment réagir en cas de brûlure, de piqûre de tique, comment repérer les symptômes en cas de coup de chaleur, savoir réagir face à un cas de noyade ou de morsure de serpent…

En Bourgogne, les équipes de secouristes étaient basées sur les aires de Mâcon-La Salle et Beaune-Merceuil, situées sur l'A6, au croisement de plusieurs autoroutes où 50 000 véhicules étaient attendues chaque jour. Les familles avec enfants, mais aussi nos voisins européens - Anglais, Allemands et Hollandais, nombreux sur cet axe -, sont souvent les plus intéressés par l'initiation. « Les enfants ont envie d’essayer et entraînent toute la famille, explique Nathalie, secouriste à Dijon. Quant aux étrangers, ils sont souvent plus sensibilisés que les Français. L’enjeu est précisément d’attirer un maximum de personnes n’ayant aucune notion de secourisme. Benoît Berny, responsable de l'opération, confirme : « Il s'agit davantage d'une sensibilisation que d'une formation, explique-t-il. L'idée, c'est avant tout d'informer les gens, leur faire découvrir quelques réflexes de base, de leur remettre quelques outils utiles comme les porte-clefs avec le numéro européen d'urgence et, éventuellement, de leur donner envie de se former vraiment, dans un second temps. Cette opération est aussi une formidable occasion de faire parler de la Croix-Rouge française et des gestes qui sauvent dans la presse, démultipliant ainsi l’impact de nos messages de prévention »

Pour Véronique, en route pour le Var, le message est bien passé : « Avant, j’étais institutrice, explique-t-elle. Pendant des années, j’ai vu le défibrillateur dans le gymnase, mais j’aurais bien été incapable de m’en servir ! Dans certains métiers, ça devrait pourtant être obligatoire !». Ravie de son initiation, elle est décidée : à la rentrée, elle s’inscrira à une formation complète de premiers secours.

Clarisse Bouillet / Photos Didier Pazery