Le 14 septembre dernier, la Croix-Rouge française organisait à Versailles le lancement de la Journée mondiale des premiers secours (JMPS), un événement qui vient clore « L’été qui sauve », une opération estivale grand public pour former les citoyens aux gestes de premiers secours.

Déployées sur le parvis de l’Hôtel de ville - non loin de l’illustre demeure de Louis XIV - onze tentes floquées du logo de la Croix-Rouge française ont été dressées pour initier gratuitement petits et grands aux gestes qui sauvent mais aussi pour informer sur les réflexes à avoir en cas de catastrophes.

Pour répondre aux inquiétudes des Français face à la gestion des risques de la vie courante (arrêt cardiaque, brûlure, noyade, etc.) ou plus largement des catastrophes liées aux changements climatiques, 70 bénévoles Croix-Rouge du département des Yvelines se sont mobilisés pour former le grand public.

« Aujourd’hui, l’idée est de sensibiliser tous les publics possibles : on a des formations pour les adultes, les séniors, les personnes en situation de handicap mais aussi des initiations dédiées pour les plus petits, à partir de 6 ans. La Journée mondiale des premiers secours c’est avant tout un engagement qui fait sens car on apprend à d’autres personnes à sauver des vies. Et en formant les plus jeunes, on passe au niveau supérieur… C’est un bel investissement sur l’avenir ! », s’enthousiasme Nadine Chaurand, bénévole et formatrice premiers secours. 

« Il y a plein d’accidents qui peuvent être évités »

Et cette année, l’innovation est à l’honneur ! Pour attirer les curieux et sensibiliser au mieux, la Croix-Rouge française a misé sur le ludique : la réalité virtuelle. Lors d’un module de six minutes, les participants mettent un casque sur les yeux et peuvent pratiquer un massage cardiaque sur un mannequin représenté sous les traits d’une victime réelle. « Cette immersion permet de mémoriser plus fortement les gestes puisque la réalité virtuelle mobilise tous nos sens : on voit la victime, on est plongé dans un environnement visuel et sonore. Cela prépare à l’action, et notre cerveau va retenir qu’on a aidé quelqu’un », assure Emmanuel Bourcet, cofondateur D’un Seul Geste, start-up partenaire de l’association.

Pour les familles qui souhaitent s’informer sur les dangers domestiques, la Croix-Rouge française propose également un escape game encadré par Marina et Floriane, deux bénévoles âgées de 16 ans. « C’est un jeu pédagogique qui se passe dans une fausse maison. Le but est de faire découvrir les dangers dans chaque pièce à l’aide de codes et d’indices. Ce qu’on y gagne ? La sécurité ! », assurent-elles en chœur. « C’est bon de rappeler les gestes qu’on peut faire chez nous, au quotidien », intervient Sophie Duflot, responsable jeunesse et référente du jeu. « Aujourd’hui il y a plein d’accidents qui peuvent être évités, par exemple en mettant en hauteur les produits ménagers que les enfants peuvent attraper. Je suis maman d’un petit garçon de 18 mois et les coins de meuble non protégés c’est tout bête, mais ça peut faire très mal ! 

« L’incidence du climat sur la santé s’impose comme le défi des prochaines années »

Autre thématique forte de la journée, la prévention des catastrophes liées aux changements climatiques. Autour d’une table, des Versaillais de tout âge sont regroupés devant des photos pour apprendre à classifier les éventuels risques au sein d’un environnement : inondation, feux de forêt, glissement de terrain… Puis, Salomé Boucif et Maud Boutonné, deux formatrices du Centre Mondial de Référence pour l’Éducation aux Premiers Secours, délivrent des conseils pour faire face aux différentes catastrophes. « Il faut que chacun se rende compte des défis que le changement climatique impose dans nos vies quotidiennes. L’idée est de se préparer à être prêt, par exemple en cas de grosses chaleurs comme on a pu le voir dernièrement ou encore de tempête. Ce ne sont pas des gestes compliqués mais ce sont des réflexes qu’il faut pouvoir intégrer dans nos vies. Cela peut passer par la préparation d’un catakit (kit de catastrophe) et par l’apprentissage concret des gestes de premiers secours par exemple », souligne Maud.

Au milieu des bénévoles et du grand public, le Professeur Jean-Jacques Eledjam, président de la Croix-Rouge française, a également tenu à renforcer ce nouvel engagement : « Au-delà de l’emblématique formation au massage cardiaque et autres gestes de premiers secours, nous parlons ici de ce qui attend les populations à venir. Cela nécessite qu’on forme les gens, qu’on les éduque sur le sujet et qu’on les prépare à d’éventuelles catastrophes. L’incidence du climat sur la santé s’impose comme le défi des prochaines années. »

Rédaction : Nelly Deflisque

Photographe : Christophe Hargoues

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