36 degrés à l’ombre. Ambiance caniculaire en ce samedi 9 septembre sur la place de la mairie du XIXe arrondissement de Paris. Mais qu’importe ! Bravant la chaleur, une vingtaine de jeunes bénévoles enchaîneront les formations et l’animation des ateliers durant toute la journée sans ciller. Chauds bouillants et déterminés à former le maximum de personnes ! Impensable, en effet, de manquer le rendez-vous de la Journée mondiale des premiers secours (JMPS).

Ludwig, 16 ans, et son père Philippe sont arrivés les premiers dès 9h30. « J’ai mis le réveil exprès », explique l’adolescent, ultra motivé. « Je veux absolument me former aux gestes de premiers secours, pour voir si c’est compliqué, et éventuellement suivre une formation plus complète après. J’ai super envie de devenir secouriste », dit-il, avide de réponses à ses questions sur le bénévolat. Ils sont rapidement rejoints par d’autres participants, invités à suivre la première session d’initiation aux gestes de premiers secours de la journée. Les profils et les motivations sont diverses : Michel, professeur d’arts martiaux, vient répéter « des gestes qu’il a appris au siècle dernier ! ». Delphine, le PSC1 en poche, vient se rafraîchir la mémoire, « revoir le massage cardiaque principalement et utiliser un défibrillateur ». C’est une première pour elle qui veut gagner en confiance pour être capable d’agir quand une urgence survient. « Je pense que plus on s’entraîne, plus on est efficace et rapide sur un accident ou une catastrophe ». Pauline, elle, découvre les gestes de premiers secours, curieuse et rassurée, « car finalement, c’est très intuitif et simple ».

“Un premier pas, mais un pas essentiel pour pouvoir agir”

Laurent, le formateur, va enchaîner ainsi durant toute la journée des initiations gratuites au grand public avec un dynamisme et une disponibilité à toute épreuve. Ce n’est pas la chaleur qui l’arrêtera ! Il n’a qu’un objectif : inculquer en 45 minutes les connaissances de base pour savoir alerter les secours, protéger la victime et pratiquer les bons gestes en attendant leur arrivée ». « C’est un premier pas, affirme le président territorial de Paris, Giovanni Ungaro, venu soutenir l’équipe, mais un pas indispensable pour prendre conscience des gestes à accomplir en situation d’urgence. Et la France est très en retard dans ce domaine ».

Toute l’équipe fait preuve du même enthousiasme. Et tandis que se succèdent les mariages sur le parvis de la mairie, les jeunes volontaires de l’unité locale du XIXe arrondissement s’activent sur les différents stands et ateliers installés sur la place. Les visiteurs ont l’embarras du choix. Ici, une visite guidée à l’intérieur du véhicule de premiers secours à personnes, un camion bardé de matériel et de technologies capables de « gérer n’importe quelle urgence : tensiomètre, lecteur de glycémie capillaire, électrocardiogramme, masque à oxygène… on peut même procéder à des accouchements ! » explique Florian, chef d’intervention, au public. Plus loin, l’atelier numérique, où sous un casque de réalité virtuelle nous voilà invités à vivre l’expérience d’une inondation. Qu’emporter avec soi quand sa maison prend l’eau ? Quelles précautions prendre ? Couper l’électricité ? Fermer les fenêtres ? Autant de questions auxquelles les participants sont amenés à réfléchir. « Il n’y a pas de réponse figée. Chaque situation familiale est particulière. Cet outil permet d’intellectualiser les risques que l’on encourt pour mieux se préparer. Nous sommes vraiment là dans notre mission de prévention », déclare Benoît Barthe, le président de l’unité locale. Juste à côté, un quiz est proposé pour tester ses connaissances en matière de secours et de réduction des risques de catastrophes. L’occasion pour les volontaires de faire connaître notre nouvelle plateforme de formation à distance*. Ce nouvel outil, gratuit et accessible à tous, est un bon moyen de se lancer dans l’apprentissage des gestes et comportements qui sauvent, explique le président local. On y trouve des modules interactifs et ludiques sur les premiers secours, la prévention des accidents de la vie courante, la réduction des risques de catastrophe et des informations sur notre association ». Pour y accéder, il suffit de renseigner son nom, prénom et email via un formulaire en ligne sur notre site.

Y’a pas d’âge pour sauver des vies

Les plus petits ne sont pas en reste : ils ont droit eux aussi à leur séance de sensibilisation aux risques d’accidents de la vie courante. À l’aide de jeux enrichis d’images et de pictogrammes, comme « les aventures de Rafi » ou « Sauve ton doudou », les enfants apprennent, l’air de rien, à appréhender différents dangers et à acquérir les bons réflexes : appeler le 15, se mettre à l’abri, éviter les brûlures ou les coups de soleil, gérer une chute à vélo, etc. « Confrontés à différentes situations qui leur parlent, ils réagissent en racontant des anecdotes ou des choses vécues ». Camille, médecin pédiatrique à l’hôpital Necker, sait à quel point cette sensibilisation, dès le plus jeune âge, est importante. Son petit Marius, 3 ans, est d’ailleurs très concentré. « Je veux lui apprendre les gestes de premiers secours le plus tôt possible. C’est indispensable ! », affirme-t-elle.

Adriana, là et ailleurs…

C’est toujours un moment fort de la JMPS. La venue d’Adriana suscite une réelle  effervescence. Dès son arrivée, notre ambassadrice va à la rencontre des bénévoles et du public. Souriante, Adriana n’en est pas moins tendue. En effet, sa famille se trouvant au Maroc, elle a du mal à masquer son inquiétude après le terrible séisme qui a frappé le pays la veille. Tout le monde va bien, mais elle se dit « bouleversée et stressée ». Devant la caméra de France Info TV venue l’interviewer, elle a redit combien « il est indispensable de se former aux premiers secours “, comme cela se fait de manière systématique dans les écoles, dans les pays nordiques. Elle a par ailleurs relayé notre appel à dons au profit du Maroc. 

Où l’on retrouve Ludwig…

Une initiation aux premiers secours (IPS) plus tard, le jeune homme est en grande conversation avec le président local. Alors, cette première initiation, c’était comment ? « Je me faisais une montagne des gestes de premiers secours ! Je me demandais si j’allais y arriver, or, c’est hyper simple ! J’ai adoré. Je veux vraiment devenir secouriste », dit-il, surexcité. Après moult questions aux bénévoles, il veut absolument passer son PSC1 (Premiers secours civiques) puis son PSE1 (Premiers secours en équipe). « Je vais m’inscrire, c’est sûr, et devenir bénévole ! » Et voilà ! Un futur bénévole en plus dans cette belle équipe à l’énergie communicative, et dont la moyenne d’âge tourne autour de 30 ans. C’est ça aussi, la JMPS, la transmission d’une passion !

Pour rappel, la JMPS, comme son nom l'indique, se déroule chaque année partout dans le monde le premier week-end de septembre.

Reportage Géraldine Drot - Alex Bonnemaison

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