Si elle arrête la publication de Jeunesse, la guerre n’est pas un frein au développement de la Croix-Rouge de la Jeunesse. 20 millions de jeunes y sont adhérents dans le monde.

En France, de 32 500 membres en 1939, elle atteint 100 000 membres en 1941, 500 000 en 1944, encadrés par 737 directeurs locaux de la Jeunesse, au sein de plus de 6 000 écoles.

L’Hérault compte 50 670 juniors sur ses 65 325 écoliers, même proportion pour la Haute-Garonne, le Territoire de Belfort 43% de la population scolaire, 30% dans la Meuse. Dans d’autres départements, l’effort de recrutement a été considérable : le Gard passe en 6 mois de 4 000 à 35 000 juniors, l’Aisne multiplie ses membres par 10 en 1 an.

Pour autant, la Croix-Rouge française refuse de présenter la CRJ comme un mouvement de jeunesse tel qu’il en existe alors, et la conçoit strictement dans le cadre scolaire. Le Ministère de l’éducation la soutient, en rappelant par des circulaires l’intérêt qu’il attache à son rôle moral et social.

Les programmes proposés sont en accord avec les problèmes de l’époque. La correspondance inter-scolaire s’élargit à un programme d’entraide à destination des enfants des zones préservées et sinistrées, et on propose aux enfants l’adoption de prisonniers de guerre sans famille, pour lesquels ils confectionnent des colis. D’autre part, l’apprentissage de l’hygiène s’étend à des cours de premiers secours. Les jeunes sont divisés en deux groupes : les juniors de 07 à 16 ans, et les seniors de 16 à 21 ans, qui peuvent rester dans les cadres de la CRJ, ou se former au secourisme et intégrer une équipe. La Croix-Rouge voit à travers eux les futurs secouristes qui constitueront demain les équipes d’urgence naissantes.

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