Nicolas Chebroux a fait partie de la première équipe ERU Relief (distributions) déployée aux Philippines, à la mi-novembre. Il est rentré début décembre, au terme d’une mission de trois semaines dans le secteur d’Ormoc, sur l’île de Leyte.

Il évoque les temps forts de sa première mission en qualité d’ERU.

Quelle situation avez-vous trouvé en arrivant aux Philippines ?

Après une étape sur l’île de Cebu, nous sommes intervenus dans la ville d’Ormoc et ses environs. La ville se trouvait dans la trajectoire du typhon, le bâti a été détruit ou endommagé à 95%. L’urgence pour nous a été de trouver un entrepôt pour stocker les tonnes de matériels à distribuer, d’engager en même temps des vigiles et des travailleurs pour nous assister dans le déchargement et le stockage du matériel. Celui-ci tardant à arriver pour des raisons logistiques, nous avons mis ce délai à profit pour mettre en place la coordination de notre intervention avec la Croix-Rouge américaine sur place et la Croix-Rouge philippine. Nous avons ainsi participé aux évaluations de terrain pour identifier les besoins et contribué aux opérations de distribution.

Comment s’est déroulée cette coordination justement avec les autres Sociétés Croix-Rouge et surtout avec la Croix-Rouge philippine ?

Je dirais que c’était l’enjeu essentiel des premiers jours. Et nous avons réussi à créer une très belle coopération en mettant en place un plan d’action commun. Il a été convenu que nous participerions à la distribution de nourriture en attendant l’arrivée de notre matériel. Nous avons également collaboré avec une équipe ERU en provenance de Manille ; et puis, nous avons dû relever différents défis sur place, comme apporter de l’aide à 250 familles retranchées dans des centres d’évacuation et qui n’avaient reçu aucune aide jusque-là. Finalement, c’est notre capacité de réponse opérationnelle qui a créé une relation de confiance réciproque. Nous avons tous vécu des moments très forts et très chaleureux.

Quelles ont été vos principales difficultés rencontrées ?

L’accès aux villages et hameaux autour d’Ormoc était parfois difficile. La ville est cernée de zones montagneuses pleines d’obstacles, à cause de glissements de terrain, de passages de rivières, de routes en mauvais état… Et le typhon n’a rien arrangé évidemment ! L’acheminement de nos camions était compliqué et prenait beaucoup de temps.

Les distributions continuent. Quels sont les besoins de la population aujourd’hui selon vous ?

Oui, les distributions de produits de première nécessité sont encore indispensables – jerricans, kits d’hygiène, bâches, etc. – mais il va de soi que les gens ont surtout besoin de matériel et d’outils pour reconstruire leurs habitations. Nous sommes actuellement dans une période charnière entre la phase d’urgence et la phase de reconstruction proprement dite. Les autorités sont bien conscientes qu’il faudra bâtir des constructions plus résistantes aux typhons à l’avenir pour éviter une autre catastrophe de ce type.

Propos recueillis par Géraldine Drot

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