A 8 heures du matin, vendredi 15 novembre, une équipe ERU Relief de la Croix-Rouge française s’envole pour l’île de Cebu aux Philippines. Ces experts emportent avec eux 3 tonnes et demi de matériels*.

A ce jour, dix équipes de réponse aux urgences sont déployées aux Philippines, issues d’une quinzaine de Sociétés nationales de la Croix-Rouge. Au total, cela représente plus de 70 personnes mobilisées en trois jours au sein du Mouvement international Croix-Rouge, dont 5 équipiers de la Croix-Rouge française – ERU Relief (distribution) – qui seront rejoints par un médecin chargé de renforcer l’équipe médicale de la Croix-Rouge japonaise sur un hôpital de campagne.

En plus des 5 équipiers ERU, 3,5 tonnes de matériels sont acheminés par avion : du mobilier en plastique dur, des ustensiles de cuisine, des caisses d’outils, des bâches, des produits d’hygiène, des jerrycans, etc., sans compter tout le matériel indispensable pour empaqueter, transporter, distribuer les colis d’aide.

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge coordonne les opérations, en lien avec la Croix-Rouge philippine et fixe les priorités. Des vivres, de l’eau potable en premier lieu, des abris et des soins ensuite. Tels sont les besoins les plus criants pour le moment. Trois zones d’intervention ont été définies : les îles de Cebu, Leite et Romblon.

 « L’aide internationale s’organise dans des délais rapides, quoiqu’en disent les médias. Plus vite encore qu’après le séisme en Haïti », explique Antoine Petibon, le directeur des opérations à la Croix-Rouge française. Les contraintes liées aux transports sont toujours très fortes après une catastrophe de grande ampleur. Le carburant manque, il n’y a pas d’électricité, il faut trouver et acheminer des véhicules pour se déplacer sur le terrain, affréter des avions avec des tonnes de matériels... »

Savoir anticiper...

La Croix-Rouge française a reçu plus d’un million de dons en provenance de particuliers. Ces dons lui permettent d’anticiper le déploiement d’ERU supplémentaires dans les heures, les jours et les semaines à venir. Elle est à ce jour en mesure de financer une clinique mobile* (Basic Health Care – BHC), ainsi qu’un dispositif Watsan (eau et assainissement) capable de produire de l’eau potable pour 15 000 personnes. 

Un bilan sans doute très provisoire

Bien que le bilan officiel du typhon ait été revu à la baisse par les autorités philippines, tout porte à croire que les chiffres vont augmenter dans les jours qui viennent, au fur et à mesure des évaluations faites sur le terrain par les organisations humanitaires.

Officiellement, près de 10 millions de personnes ont été touchées par le typhon Haiyan dans 40 provinces. Le secteur de Tacloban aurait été le plus durement touché, avec des vagues ayant atteint près de trois mètres de haut. Les conditions de survie sont extrêmement rudes, les centres d'évacuation sont bondés.  La situation est aggravée par un climat d’insécurité, lié aux pillages. On manque d’eau potable, de nourriture. Il n’y a pas d’électricité et le carburant commence à manquer. 

Selon les chiffres officiels, en date du 11 novembre, le typhon a fait près de 1 800 morts, 2 500 blessés , 600 000 personnes déplacées. En outre, près de 14 000 maisons ont été détruites et près de 10 000 sont endommagées. 

Faire un don

*Le coût d’une clinique mobile incluant une équipe de dix personnes mobilisées pendant trois mois, le matériel et le transport en avion s’élève à 700 000 euros.

Géraldine Drot - crédit photos : Jarkko Mikkonen - Finnish Red Cross

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