Entre 1900 et le début des années 2000, l'espérance de vie des Français est passée de 45 ans à près de 82 ans. Si vieillir est une chance de vivre de nouvelles expériences enrichissantes, c'est aussi le risque de perdre son autonomie. Pour la conserver et favoriser une vieillesse épanouie, la Croix-Rouge française, Malakoff Médéric et Chorum ont développé une formation à destination des séniors : Bien Être et Autonomie, qui a été présentée en avant-première au salon des seniors de Paris, du 3 au 6 avril dernier.

La formation Bien Etre et Autonomie s’organise en principe sur trois jours et aborde trois thématiques : 

  • la prévention des risques de la vie courante, accidents et catastrophes ;

  • l’apprentissage des gestes qui sauvent, applicables sur soi ou sur son entourage ;

  • une réflexion collective et générale sur les bonnes pratiques en matière de santé.

Sur le salon des séniors, des animations ont été organisées afin de donner un aperçu du contenu et du déroulement la formation complète, qui est le fruit d'un partenariat entre la Croix-Rouge française, Chorum et Malakoff  Médéric. Bien Être et Autonomie est un « éveil de la personne, une sensibilisation à une nouvelle façon d’être, explique Jacques Trénel, directeur adjoint de l'action sociale chez Malakoff Médéric. On ne va pas faire changer complètement les comportements, mais pour bien vieillir, il faut avoir en tête quelques règles saines de vie, que l’on retrouve dans cette formation ». « Les jeunes séniors ne voient pas leur fragilité, pourtant ils sont exposés à des risques spécifiques », rajoute Christophe Talmet, responsable du pôle formation de la Croix-Rouge française, « les personnes âgées prennent malheureusement souvent conscience de leur vulnérabilité après un accident de la vie, une chute ou une maladie. » Or, certains accidents pourraient être évités, ou leurs conséquences atténuées, si les personnes connaissaient les bons gestes de prévention et de premiers secours. L'objectif de cette formation est donc de les rendre acteurs de leur vie et de leur autonomie.  

Etre acteur de son autonomie

La formation Bien Etre et Autonomie est dispensée par des moniteurs de la Croix-Rouge française. Proposée dans quelques départements (Paris, Yvelines et Val d’Oise) à ce jour, elle est en cours de déploiement sur tout le territoire national. « Le public sénior est particulier, explique Christophe Talmet, il a des compétences et des connaissances indéniables, sur lesquelles nous nous appuyons. C’est d’ailleurs l’état d’esprit de notre partenariat avec Malakoff Médéric et Chorum ; Outre le soutien financier, c’est un véritable échange de compétences. » Jacques Trénel confirme : « Les volets prévention des risques et gestes qui sauvent sont le credo de la Croix-Rouge française, très engagée sur la prévention des risques d’accidents et de catastrophes. Nous avons surtout travaillé conjointement sur l’accompagnement des personnes âgées dans le cadre de leur bien-être - l’éducation à la santé, la nutrition, par exemple -, c’est une véritable coproduction. » 

Admettre qu’on n’a plus 20 ans

Pour les participants, accueillis sur le salon des séniors sur le stand de Malakoff Médéric, cette formation sonne comme une évidence. Odile, 73 ans, est venue au salon pour « s’informer, notamment sur les problématiquesde la santé. ».  Elle a été agréablement surprise par les initiations de la Croix-Rouge française aux gestes qui sauvent. « Il est toujours temps d’apprendre des gestes utiles pour ses proches, aussi bien que de connaître les bonnes pratiques dans le domaine de l’alimentation. J’ai besoin, par exemple, de savoir établir des menus équilibrés, surtout pour mon mari », indique-t-elle en riant. A 77 ans, Marie-Jeanne est, elle aussi, avide d’informations. « Cette formation me permet de vérifier si ce que je fais est bon ou pas pour ma santé. » La qualité du sommeil est l’une des thématiques évoquées au cours de la formation, elle suscite d’ailleurs beaucoup d’intérêt. Jeux, ateliers et discussions permettent au public d’échanger, d’identifier les bonnes pratiques et de dédramatiser leurs insomnies. Monique explique ainsi qu’elle dort assez mal depuis le décès de son fils. « Je suis à la recherche de conseils pour bien dormir, mais sans médicament ». Pour autant, elle ne perçoit pas une éventuelle perte d’autonomie, « si je ne me regarde pas dans un miroir, j’ai le sentiment d’avoir toujours 50 ans ». Sa fille considère « que la perte d’autonomie peut arriver à tout âge et qu’il est primordial de la prévenir et de s’y préparer, avant qu’il ne soit trop tard ».

Nicolas Beaumont