© Marc Gincourt

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020, la tempête Alex ravage l’arrière-pays niçois. Marc Gincourt, a perdu une grande partie de son entreprise à Breil sur Roya. Il est l’une des premières personnes que nous avons aidées. Aujourd’hui, c’est lui qui aide des personnes sinistrées en tant que bénévole. Un engagement qui fait désormais partie de sa vie. Témoignage.

Quels dégâts avez-vous subi ?

Je gère une entreprise d’emménagement, d’élagage, de débroussaillage de jardins depuis 1998. Mon entrepôt, situé au bord de la rivière, a été presque totalement emporté par les eaux. C’est vingt ans d’existence qui ont été engloutis en une nuit. C’est inimaginable.

Quels soutiens avez-vous reçu ?

J’ai perçu des aides financières des assurances et de plusieurs associations : le Secours catholique, le Secours populaire et la Croix-Rouge française de Nice. Ce soutien financier m’a permis d’effectuer des travaux de réparation de machines et de racheter du petit matériel, de l’outillage. D’autres petites associations sont venues nous aider à déblayer et à nettoyer, telles que les week-end solidaires. Sans ces soutiens, j’aurais mis six mois à tout nettoyer. Là, j’ai pu redémarrer mon entreprise après cinq mois d’arrêt. En revanche, j’ai arrêté certaines activités qui demandaient trop d’investissements.

Cette solidarité vous a-t-elle aidé moralement ?

Absolument ! Cette solidarité m’a aidé à me remettre du choc. J’avais besoin d’aider les autres pour sortir de ce cauchemar et j’ai voulu rendre ce qu’on m’avait donné. Alors, je me suis porté volontaire pour aider d’autres sinistrés. Ensuite, je me suis engagé comme bénévole participer à des missions de nettoyage. Je suis notamment intervenu sur les inondations survenues en Belgique l’été dernier.

Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Je travaille, ne suis pas à plaindre. Moralement, ça va, j’essaie d’avancer, de regarder les choses de façon positive. Il faut aller de l’avant.

Cette épreuve vous a-t-elle changé ?

Un peu, oui. Je vois la vie d’une autre manière, je fais plus attention à plein de choses. Je ressens de l’appréhension quand il pleut, par exemple. Je suis un peu plus en alerte, en quelque sorte. Malheureusement, on ne peut pas anticiper des phénomènes aussi violents, mais on sait que ça peut revenir. On prend conscience du danger. Il faut du temps, de la patience. Je ne baisse pas les bras, on va arriver à se reconstruire. Le temps répare.

Géraldine Drot