Forte d’un Samu social de plus de 40 personnes, d’un Centre d’hébergement géré 7 jours/7 par des bénévoles et du soutien indéfectible de grands partenaires privés, la délégation du Bas-Rhin anime un dispositif hivernal de référence en faveur des sans-logis de l’agglomération strasbourgeoise. Petite visite guidée.

24 heures avec les bénévoles du Bas-Rhin

9h30 : Un camion rempli de victuailles

Comme chaque matin, Lucile et Georges accostent à l’arrière de l’hypermarché Cora de Strasbourg. Avec le soutien quotidien d’un salarié de Cora, le véhicule isothermé Croix-Rouge se remplit de victuailles, produits frais, produits laitiers ou viande, emmenés à la base logistique puis utilisés pour les distributions alimentaires du soir. «La veille de noël, il restait près de 250 dindes invendues en rayon.L’hypermarché nous a remis le stock, ce qui nous a permis d’offrir aux sans abris de Strasbourg un vrai repas de noël ! » raconte Armand Perego.

13h : Déjeuner au fort

L’approvisionnement effectué, Lucile retourne pour le déjeuner au fort Kléber, le centre d’hébergement Croix-Rouge dont elle est responsable. Cette ancienne caserne militaire comprend deux dortoirs pourvus de 10 lits chacun. Un résident du fort se présente à la cuisine, où l’attend un repas complet fourni par une grande société de restauration collective de la région. « Ici, nous avons un toit et trois repas par jour garantis pendant trois mois.Dans d’autres centres d’hébergement, on reste une nuit ou deux et on retourne ensuite dans la rue et le froid » précise-t-il.

20h00 : Une convivialité de rigueur…

Le soir venu, Georges file aux « Remparts », un centre d’accueil et d’hébergement municipal situé à proximité de la gare centrale de Strasbourg. Géré par le 115, ce service d’urgence à destination des sans abri est animé ce soir là par une équipe de bénévoles Croix-Rouge, afin d’apporter une collation (bretzels, boissons chaudes…) à ses résidents.Karim, 32 ans, se précipite vers l’un des bénévoles. Pour parler de «sa galère depuis l’armée», une vie ballottée de centres en centres entre la France et l’Allemagne. «Ca me fait chaud au cœur de voir que ces gens nous écoutent et partagent notre souffrance».

21h30 : La soupe de la place Kléber

Autour de l’équipe du Samu sociale présente à heure fixe chaque mardi et vendredi, les premiers « habitués » viennent déguster leur repas fait de pain, d’une soupe copieuse agrémenté de saucisses et d’une boisson chaude. D’autres attendent leur colis alimentaire. «Sans nous, vous ne seriez rien la Croix-Rouge !» plaisante l’un d’eux.Michel, la soixantaine et le regard chaleureux, discute avec une bénévole. 9 ans dans la rue et autant d’années à côtoyer la Croix-Rouge. Il revient ce soir-là en ami : « la Croix-Rouge m’a mis le pied à l’étrier. On m’a aidé à m’installer enfin dans une résidence du 3 ème âge. »

23h00 : Sous les ponts de Strasbourg

Les maraudes se poursuivent une partie de la nuit, au gré des signalements émis par le 115. Près du musée d’Art contemporain de la ville, les équipiers du Samu social retrouvent Jean-Luc, abrité l’hiver durant sous un pont à l’écart des riverains. Impossible pour quiconque de se tenir debout dans cet espace confiné. Un bénévole lui sert un café et quelques vivres. « Vous avez besoin de sacs de couchages, de couvertures ? ». Jean-Luc refuse. L’équipe lui rendra visite, comme chaque semaine, jusqu’à la fin de l’hiver…