La France compte 10% de personnes handicapées dans sa population ; la Croix-Rouge française gère 70 établissements spécialisés avec une exigence accrue de qualité.

La Croix-Rouge française gère 70 établissements spécialisés, avec comme ligne directrice l'exigence de qualité. Souplesse, mobilité, innovation, réactivité, mais aussi rigueur dans la gestion des moyens, tels sont les mots clés qui caractérisent la dynamique de l'association.

Les lois du 2 janvier 2002 et du 11 février 2005 (dite loi handicap) ont engendré une véritable révolution culturelle dans la prise en charge et la considération de la personne handicapée. Le cadre législatif donne obligation d’intégrer la personne handicapée dans un milieu d’accueil ordinaire, avec un accompagnement spécifique : droit à la scolarisation, au travail, accessibilité des transports, des lieux publics…

Un autre concept est apparu avec la loi de janvier 2002 : la personne handicapée doit être placée au coeur du dispositif qui l’accompagne. Cette loi a permis le développement de structures et services visant à maintenir le plus possible les personnes dans leur cadre de vie ordinaire.

Villepatour : une prise en charge individualisée

A la Croix-Rouge française, l’institut d’éducation motrice (IEM) de Villepatour, en Seine-et-Marne, accueille une soixantaine de jeunes handicapés moteur avec troubles associés, de 12 à 22 ans. En plus des soins médicaux ou paramédicaux, ils suivent un enseignement ou une formation adaptés pour les préparer à leur future intégration, en milieu ordinaire ou en milieu protégé.

L’IEM élabore avec eux et leur famille un projet et une prise en charge sur mesure, en tenant compte de leurs possibilités physiques et intellectuelles et de leurs désirs. Sont ainsi proposés des activités sportives et manuelles, des loisirs, des sorties, ainsi que plusieurs formules d’hébergement (internat, semi-internat ou séquentiel).

 Par ailleurs, un projet pilote avec l'université de Marne-la-Vallée consiste à apporter des soins et de l’aide à une dizaine d’étudiants handicapés moteurs qui bénéficient de soins ou d’un accompagnement personnalisé selon leurs besoins, à l’heure du déjeuner pour leur permettre de suivre les cours.

À problématiques nouvelles, projets novateurs

Si les lois de 2002 et 2005 favorisent l’évolution de la prise en compte de la personne handicapée, beaucoup reste à faire dans ce domaine. Les problématiques identifiées sont notamment celles de l’accueil des personnes âgées handicapées et des autistes.

À l’instar de la population globale, les personnes handicapées vieillissent, leur espérance de vie s'est allongée de douze ans environ au cours des deux dernières décennies. Jacques Derderian , directeur de la maison d'accueil pour personnes adultes handicapées vieillissantes (Mapahv) de Beauchâstel, dans la Drôme, explique : "Ces personnes ont toujours vécu dans des institutions spécialisées et médicalisées. Elles ne sont pas autonomes et ne sauraient vivre dans un milieu ordinaire où l’accompagnement n’est pas adapté à leur handicap".

Concernant l'autisme, la Croix-Rouge française a créé un groupe de travail sur les troubles envahissants du comportement à la rentrée 2007. Plusieurs thèmes prioritaires ont été repérés comme l’accueil précoce, le droit au répit, l’accompagnement des familles, la formation des salariés et des parents, les trajectoires des enfants.

Stratégie de développement

Dans la mise en oeuvre des principes de compensation et d’accessibilité qu’elle affirme, la loi de février 2005 impose à la fois une nécessité de changement dans nos modes de fonctionnement et un formidable défi pour ceux dont le métier est d’accompagner les personnes handicapées tout au long de leurs trajectoires de vie.

L’exigence de qualité est un élément déterminant du contrat qui lie la structure accueillante et la personne accueillie. Cette démarche est assortie, au sein de la Croix-Rouge française, d’une politique de modernisation de l’organisation, dont l’objectif est double: un accompagnement de la personne handicapée au plus près et une professionnalisation accrue des personnels.

Reportage : Géraldine Drot