Au lycée Baumont, à Saint-Dié des Vosges, les élèves ont eu la surprise de participer à un Raid Cross organisé par la Croix-Rouge lors de leur journée d’intégration. Répartis en équipes pour favoriser la cohésion, 260 élèves ont découvert avec enthousiasme le droit international humanitaire.

Les élèves se sont rapidement prêtés au jeu : au pays du Haddar, la guerre fait rage contre l’armée du Deldar, pays voisin. En tant qu’habitants, ils circulent sur leur territoire et découvrent les différentes règles dans la guerre.

Ainsi, faits prisonniers de guerre, ils ont appris à connaître leurs droits et le rôle de la Croix-Rouge lors des visites en détention. En effet, par les Conventions de Genève, le Comité International de la Croix-Rouge a reçu le mandat de visiter les prisonniers de guerre et les internés civils en période de conflit.

Puis à l’hôpital, ils doivent acheminer rapidement les blessés, en ne se fondant sur aucune autre priorité que celle de l’urgence médicale. Même les ennemis ont droit aux soins !

A l’artillerie, les combattants du Haddar ont dû distinguer les cibles civiles et militaires, en prenant soin de respecter les règles de la conduite des hostilités. Il s’agit de choisir une balle adaptée : l’impact d’une balle de tennis n’est pas la même qu’un ballon de foot ! C’est l’occasion de revoir dans le débriefing, le principe de distinction, qui est au cœur de l'ensemble des dispositions relatives à la conduite des hostilités.

Toute opération militaire conduite sans discrimination est interdite, et les parties au conflit doivent en tout temps faire une distinction entre les objectifs militaires légitimes, d'une part, et la population civile et les biens de caractère civil, d'autre part.

Au poste de l’assistance humanitaire, quelle frustration de ne pas toujours pouvoir passer le checkpoint pour délivrer des biens essentiels… Lors du débriefing, les habitants du Haddar apprennent que les parties au conflit doivent accepter et autoriser sans entrave les opérations de secours neutres et impartiales à caractère humanitaire. Il est également rappelé que le personnel humanitaire civil doit être respecté et protégé en toutes circonstances.

Enfin, au quartier général, les élèves promus commandants ont répondu en temps limité à des questions cruciales en provenance du front : pouvons-nous cibler un village de 1 000 civils dans lequel se réfugient 15 soldats ennemis ? Notre ennemi pratique la torture, pouvons-nous en faire de même pour nous venger ? 

Ces exemples permettaient de rappeler les fondamentaux : la torture – qu'elle soit physique ou psychologique – est absolument interdite par le droit international humanitaire et les droits humains.

C’est aussi l’occasion de mettre en pratique les principes de proportionnalité, de distinction et d’interdiction des maux superflus à travers des cas d’études.

Un quiz sur le droit international humanitaire leur proposait enfin de se familiariser avec ses grands principes, ses origines et ses sources, et d’évoquer les conflits armés en cours.

Les collégiens et lycéens se sont pris au jeu avec entrain et dynamisme. Si, au début de la journée, quelques-uns se demandaient « Mais c’est quoi en fait la Croix-Rouge ? », à la fin du Raid Cross, plusieurs ont signé pour devenir bénévoles à l’antenne déodatienne et participer à la prochaine collecte alimentaire le samedi 9 octobre !

L’objectif du Raid Cross est de sensibiliser les jeunes au DIH de façon ludique , en développant leur esprit de cohésion, de réflexion et d’initiative. A en croire la direction du lycée et les commentaires des élèves, cet objectif était pleinement atteint !

Antonia von Malsen

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