C’est l’un de nos sept principes adoptés en 1965 et respectés par l’ensemble du Mouvement Croix-Rouge : la neutralité. En situation de conflit, il est pour nous un levier d’action indiscutable, mais pas toujours bien compris. Tout comprendre avec Charlène Ducrot.

En quoi le principe de neutralité guide nos actions, notamment sur des conflits armés ?

Le principe de neutralité implique de ne pas prendre part aux hostilités ni aux controverses, qu’elles soient religieuses, politiques, idéologiques. C’est, pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge un gage de confiance, une manière d’agir qui lui est propre et lui permet d’avoir accès aux populations en toutes circonstances. En temps de conflit armé, la neutralité permet d’apporter une aide à toutes les populations, sans faire de distinction. Elle permet au CICR de dialoguer avec toutes les parties impliquées pour essayer de faire entrer en vigueur le droit international humanitaire et d’assurer un maximum d’aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin.

La neutralité s’applique à tous, dès lors que l’on porte l’emblème Croix-Rouge, n’est-ce pas ?

Absolument, à partir du moment où l’on porte la tenue Croix-Rouge ou Croissant-Rouge ou que l’on représente l’institution. Cela vaut sur le terrain, bien sûr, mais aussi dans nos communications. Nous devons porter une attention particulière à notre communication sur les réseaux sociaux, en particulier, à ce que l’on va liker ou commenter, car cela peut avoir un impact sur nos équipes de volontaires sur le terrain, voire les mettre en danger. Or, il est de notre devoir de les protéger.

Dans le cas du conflit armé en Ukraine, comment est-il appliqué ?

La Neutralité en Ukraine c’est ce qui va permettre au CICR et à la CR ukrainienne d’avoir accès à la pop, d’aider les blessés, de les accompagner, de les évacuer, d’engager un dialogue confidentiel de négocier un accès humanitaire… de faire respecter le DIH par l’ensemble des parties en conflit.

Le principe de neutralité est souvent mal interprété, considéré comme de l’inaction, alors que pour nous c’est vraiment un atout, une force au service de l’action et du dialogue.

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